L’ex-chef des forces spéciales de la police tadjike a rejoint le groupe État islamique

omon-20150530Le Tadjikistan redoute d’être déstabilisé par la mouvance jihadiste. Environ 300 de ses ressortissants auraient rejoint les rangs d’organisations radicales, dont le groupe État islamique (EI ou Daesh) en Syrie et en Irak. Récemment, les autorités tadjiks ont pris des mesures pour tenter de réduire l’influence des extrémistes religieux en interdisant le port et la vente du hijab (voile islamique) et en imposant des restrictions pour les pélerinages à la Mecque.

Quoi qu’il en soit, ces mesures n’ont eu guère d’effet sur le colonel Gulmurod Khalimov, le patron de l’Omon, c’est à dire les forces spéciales de la police tadjike. Formé en Russie et aux États-Unis, cet officier s’était à rendu à Moscou le 1er mai dernier avant de se volatiliser. Ce n’est que très récemment qu’il est réapparu sur une vidéo d’une dizaine de minutes diffusée par Youtube pour annoncer son ralliement à l’EI.

Dans son message, le colonel Khalimov s’adresse au président tadjik Imomali Rakhmon et affirme qu’il veut établir la charia (loi coranique) au Tadjikistan. « Avec la grâce de Dieu, nous allons vous massacrer », a-t-il lancé. Et il a également demandé au million de ressortissants de cette ancienne république soviétique expatriés en Russie de cesser d’être des « esclaves » et de rejoindre l’EI.

Ce ralliement à la cause jihadiste d’un ex-responsable d’une unité chargée justement de la lutte contre le terrorisme est un coup dur dans la mesure où le colonel Khalimov, en plus d’avoir eu accès à des informations sensibles dans le cadre de ses fonctions, connaît parfaitement les modes d’actions utilisés pour lutter contre la mouvance radicale. En outre, il a su cacher ses sympathies idéologiques pour arriver à un poste clé, ce qui n’est pas sans poser de question sur la fiabilité de la police tadjike…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]