La société SpaceX peut désormais prétendre à lancer des satellites militaires américains

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En avril 2014, Elon Musk, l’ex-patron de Paypal et fondateur des sociétés SpaceX et Tesla, avait engagé une action en justice pour dénoncer l’attribution en bloc à la co-entreprise United Launch Alliance (ULA), détenue par Lockheed-Martin et Boeing, de contrats portant sur le lancement de satellites militaires dans le cadre du programme EELV (Evolved Expendable Launch Vehicle) de l’US Air Force.

Fondée en 2002, la société SpaceX a su s’imposer, en peu de temps, parmi les spécialistes du lancement spatial, notamment en obtenant des contrats auprès de la Nasa, qui l’a choisie pour ravitailler la Station spatiale internationale (ISS) avec ses capsules Dragon. Elle a en outre mis un point un lanceur réutilisable (le Falcon 9), lequel permet de réduire significativement les coûts des mises sur orbite d’engins spatiaux.

Pour Elon Musk, le processus de sélection utilisé par le Pentagone revenait à « empêcher des sociétés comme SpaceX d’être en lice pour l’octroi de lancements de satellites destinés à la sécurité nationale ». D’où le lancement de cette procédure judiciaire, destinée, selon lui, à demander que les lancements de satellites militaires fussent « soumis à la concurrence ». Et d’ajouter : « Si nos fusées sont assez bonnes pour la Nasa qui ravitaille la Station spatiale internationale, pourquoi ne seraient-elles pas acceptables pour l’US Air Force? »

Le marché des lancements de satellites militaires américains représenterait plus de 9 milliards de dollars sur les 5 ans à venir. Une somme alors promise à ULA qui utilise les lanceurs éprouvés Delta II et IV ainsi que les Atlas V, lequels ont recours à des moteurs RD-180… commercialisés par RD Amross, une co-entreprise appartenant à Pratt & Whitney Rocketdyne et au russe NPO Energomash. Ce qui n’est pas sans poser quelques soucis en ces temps de brouille avec la Russie.

« L’un des deux lanceurs utilisés par ULA est équipé de moteurs de fabrication russe, ce qui crée une dépendance dangereuse », avait d’ailleurs souligné Elon Musk.

Quoi qu’il en soit, ce dernier vient de marquer des points. En effet, le 26 mai, l’US Air Force a annoncé avoir certifié SpaceX pour le lancement de ses satellites. La jeune société pourra donc prétendre, en juin, à se porter candidat pour la mise sur orbite de satellites GPS III.

« L’émergence de SpaceX comme lanceur commercial viable permet de mettre en concurrence les services de lancement (militaires) pour la première fois depuis près d’une décennie », a commenté Deborah Lee James, la secrétaire à l’US Air Force.

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