Selon le ministre de l’Intérieur, 213 jihadistes partis en Syrie sont revenus en France

Les mesures prises en avril 2014 (dont la mise en place d’un numéro vert pour signaler des radicalisations) et la loi adoptée en novembre de la même année pour renforcer les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme n’ont pas tari le flux des ressortissants français partis rejoindre l’État islamique (EI ou Daesh) en Syrie et en Irak.

Il y a près d’un an, l’on comptait 285 jihadistes français en Syrie. Selon Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, qui a communiqué les derniers chiffres lors d’une audition à l’Assemblée nationale, ce 19 mai, ils seraient désormais 457. Et c’est sans compter sur les 105 qui y ont été tués, dont 8 lors d’opérations suicides, et sur ceux qui sont… revenus en France.

Ainsi, sur les 278 jihadistes français, le M. Cazeneuve a indiqué que 213 seraient revenus en France. « Il y a des retours encadrés de Syrie toutes les semaines, parfois tous les jour », a-t-il précisé. À ce sujet, le Premier ministre, Manuel Valls, avait annoncé, le 29 avril dernier, la création, d’ici la fin de cette année, d’une structure qui serait dédiée à une partie d’entre eux.

« Par un accompagnement individualisé, une prise en charge psychologique et un encadrement renforcé, ces jeunes devraient retrouver toute leur place dans notre société », avait affirmé le chef du gouvernement. À condition, toutefois, qu’ils ne fassent pas l’objet de poursuites judiciaires. Ceux qui ont pris les armes et combattu dans les rangs de l’EI devraient donc être exclus de ce dispositifs.

Parmi ceux qui sont encore en Syrie ou en Irak, il y aurait, toujours selon M. Cazeneuve, 137 femmes, 80 mineurs, dont 45 jeunes filles. Le ministre a également indiqué que 380 candidats français au jihad se trouvent actuellement en transit vers le territoire syrien et que 521 autres ont « manifesté des velléités de départ ».

Au total, et depuis janvier 2014, les services du ministère de l’Intérieur ont établi à 1.683 le nombre de personnes impliquées dans les filières jihadistes irako-syriennes, ce qui représente une augmentation de 203%. Enfin, M. Cazeneuve a souligné que 6 régions sont principalement concernées par ce phénomène, à savoir l’Île-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, le Languedoc-Roussillon, le Nord-Pas-de-Calais et Midi-Pyrénées.

 

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