Un marin dénonce des manquements à la sécurité autour des sous-marins nucléaires de la Royal Navy

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Le matelot Willam McNeilly, 25 ans, est ce que l’on appelle un « lanceur d’alerte ». Il y a quelques jours, il a publié, via le service en ligne Scribd, un rapport de 18 pages intitulé « The Nuclear Secrets » dans lequel il dénonce des manquements graves à la sécurité concernant la dissuasion nucléaire britannique, qui repose exclusivement sur 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Vanguard, armés par des missiles Trident.

Depuis, ce technicien ayant notamment servi à bord du HMS Victorious, a pris la fuite – mais il a promis de se rendre à la police, faute de moyens pour financer sa cavale – et son rapport n’est plus disponible sur la plateforme Scribd.

« Mes informations proviennent de bonnes sources et je n’aucune raison de mentir. Si aucun changement ne se produit, une catastrophe nucléaire va certainement se passer », a-t-il affirmé pour justifier sa démarche. « Désormais je n’ai plus de carrière, plus d’argent, plus de liberté et aucune chance de profiter de la vie en famille ou avec des amis. Mais je n’ai pas non plus de regrets », a-t-il ajouté.

Dans le document qu’il a mis en ligne, Willam McNeilly a identifié une trentaine de failles dans la sécurité des 4 SNLE mis en oeuvre par la Royal Navy depuis la base navale de Clyde, à 40 km de Glasgow (Écosse).

D’après la presse britannique, ce désormais ancien marin a dénoncé des mesures de sécurité défaillantes, notamment pour l’accès à la base de Clyde. « Ce n’est qu’une question de temps avant qu’on soit infiltrés par un psychopathe ou un terroriste », a-t-il estimé.

En outre, il a fait état de systèmes d’alarmes débranchés « parce qu’ils se déclenchaient souvent », de procédures « ignorées » dans le manipulation des missiles Trident et de risques de fuites et d’incendie. « Nous sommes tellement proches d’un accident nucléaire que c’en est effrayant et pourtant tout le monde a l’air d’accepter le risque », a-t-il affirmé.

La Royal Navy, qui a confirmé l’identité de William McNeilly, a répondu qu’il s’agissait d' »opinions personnelles subjectives et non fondées, exprimées par un marin très jeune, et avec lesquelles elle est en total désaccord ».

Dans un communiqué, la marine britannique a indiqué prendre « la sécurité et la sûreté nucléaire très au sérieux » et se « pencher à la fois sur la publication non-autorisée de ce rapport et son contenu ».

Ce n’est pas la première fois que la sécurité concernant les sous-marins nucléaires de la Royal Navy est mise en cause. Et cela, de manière officielle. En 2013, le Defence Nuclear Safety Regulator (DNSR) avait publié un rapport dans lequel il avait mis en avant de graves lacunes en la matière, en allant jusqu’à évoquer de risques concernant à la fois pour les équipages et la population civile.

Deux ans plus tôt, un autre rapport rédigé par le commodore Andrew McFarlane, alors responsable de la sécurité nucléaire au ministère britannique de la Défense (MoD), avait été partiellement publié. L’officier y avait estimé que les « pratiques britanniques actuelles sont très loin des ‘bonnes pratiques’ couramment admises » ailleurs dans le domaine des sous-marins nucléaires.

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