Le général Bosser annonce un recrutement massif et évoque la dissolution de la 3e Brigade légère blindée

Comme l’avait indiqué son chef d’état-major (CEMAT), le général Jean-Pierre Bosser, lors d’une audition au Sénat au sujet du plan « Au Contact », l’armée de terre aura à recruter 5.000 personnels supplémentaires d’ici la fin de l’année. Il s’agit en effet de porter les effectifs de la Force opérationnelle terrestre de 66.000 à 77.000 militaires afin d’assurer à la fois les opérations intérieures (Sentinelle) et extérieures.

« Ce chiffre est mon objectif. L’été va arriver, et ce n’est pas en deux mois que l’on va pouvoir recruter 5 000 hommes, alors qu’on en recrute environ 10.000 sur une année entière. C’est une pression importante en matière de recrutement », avait-il alors expliqué. Au passage, il s’agit de recruter essentiellement des militaires du rang, c’est à dire dans le cadre de contrats courts (3 à 5 ans, renouvelables le cas échéant).

Le CEMAT avait alors parlé de « vrai défi » et promis qu’il aurait recours, en plus du mode de recrutement classique, à « des leviers qui ont été jusqu’ici peu utilisés, mais imaginés au moment de l’armée professionnelle », comme par exemple « le fait de déconcentrer le recrutement au niveau des régiments, en accordant aux chefs de corps un droit de recrutement de 30 personnes ».

Lors d’une rencontre avec l’Association des Journalistes de Défense (AJD), rapporte l’AFP, ce 19 mai, le général Bosser a confirmé cette mesure et en a avancé une autre. Ainsi, pour atteindre les objectifs en matière de recrutement, il a évoqué la possibilité de permettre à d’anciens engagés ayant quitté l’institution de reprendre du service « pour un an ou deux ». Il est aussi question d’inciter ceux qui arrivent en fin de contrat à prolonger leur engagement.

« L’armée de Terre sera ainsi le premier recruteur en France en 2015 », a souligné le général Bosser. Pour autant, il ne s’agit pas d’ouvrir les portes des régiments à n’importe qui. Ainsi, il n’est pas question, a-t-il averti, « de recruter des gens qui ont un passé douteux » et qui auraient l’intention de se « former gratuitement » pour ensuite rejoindre le jihad ». En clair, les candidatures seront soigneusement passées au crible par la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD) qu’il a d’ailleurs dirigée.

Quant au nouveau modèle « Au Contact! », qui sera officiellement présenté le 28 mai prochain, le général Bosser a de nouveau indiqué que l’armée de Terre serait réorganisée autour de 8 piliers, dont les forces spéciales, le renseignement, l’aéromobilité, la défense du territoire national, la logistique et la maintenance. « C’est comme si vous gardez les fondations, les murs porteurs, les poutres maîtresses et le toit et si à l’intérieur vous cassez tout », a-t-il expliqué.

Pour rappel, selon ce nouveau modèle, la Force opérationnelle terrestre comptera 6 brigades (2 blindées, 2 médianes et 2 légères) contre 7 actuellement. « La troisième Brigade légère blindée, dont l’état-major est à Clermont-Ferrand, pourrait être dissoute dans le pilier d’aérocombat », a indiqué le général Bosser. En mars, il avait indiqué que les régiments de cette dernière seraient répartis dans les 6 autres brigades.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]