Feu vert pour les études techniques portant sur le futur drone MALE européen
Lors de la conférence de presse qu’il avait donné en mars, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé que l’accord de principe sur le lancement des études techniques concernant le futur drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) européen allait être signé à l’occasion du prochain salon aéronautique du Bourget.
Finalement, les ministres de la Défense des trois pays concernés par ce programme (France, Allemagne et Italie) ont donné le coup d’envoi de ces études en signant une lettre d’intention, en marge d’une réunion rassemblant leurs homologues européens, ce 18 mai, à Bruxelles.
« Cette signature pour la mise en oeuvre de l’étude de définition de l’eurodrone est une étape très importante pour la coopération européenne », a commenté M. Le Drian. « D’abord parce que c’est une capacité critique dont nous devons disposer. Nous l’avons constaté sur plusieurs théâtres d’opération », a-t-il ajouté.
« C’est une démarche ouverte, nous sommes trois, peut-être que demain d’autres la rejoindront », a encore dit le ministre, en citant l’intêret de l’Espagne et de la Pologne pour ce programme de drone, dont le principe fut arrêté en décembre 2013, lors d’un conseil européen dédié aux affaires de défense.
Par la suite, confortés par cette annonce, Airbus, Dassault Aviation et Alenia, qui avaient déjà fait part de leur intention de développer en commun un drone MALE à l’horizon 2020, trouvèrent un accord sur le « partage des tâches » pour ce projet et désignèrent un maître d’oeuvre unique.
Selon la déclaration commune aux trois ministères, « l’objectif de cette étude, qui doit durer environ deux ans, est de déterminer un ensemble de prérequis opérationnels et d’élaborer un prototype répondant à une expression de besoin commun en termes de performance, de calendrier et de coût. »
Les paramètres pris en compte porteront sur « les critères de navigabilité et de certification afin de permettre l’insertion dans l’espace aérien européen, ainsi que la recherche de compétitivité du produit », peut-on lire dans ce texte.
A priori, ce drone MALE européen ne serait pas armé, à la différence des appareils développés aux États-Unis et en Israël. En tout cas, la déclaration commune n’évoque pas cette capacité. « Une fois opérationel, le système remplira des missions de renseignement à longue distance, de surveillance et de reconnaissance avec différentes capacités de charge utile », y est-il écrit.
Enfin, la déclaration commune précise que le « contrat pour l’étude de définition sera attribué dans le courant de l’année, l’OCCAr [ndlr, l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement] exerçant la conduite du programme et l’AED [ndlr, Agence européenne de défense] apportant son soutien dans les domaines de l’insertion dans le trafic aérien, de la navigabilité et de la certification ».
Le montant de ce contrat devrait être de 60 millions d’euros sur deux ans. Cette somme sera prise en charge, à parts égales, par la France, l’Allemagne et l’Italie.