Golfe arabo-persique : Nouvel incident entre des patrouilleurs iraniens et un navire commercial

Le mois dernier, la composante navale des gardiens iraniens de la révolution s’en est pris à deux navires commerciaux qui naviguaient près du détroit d’Ormuz. Ainsi, le 24 avril, 4 patrouilleurs ont suivi pendant près de 20 minutes le Maersk Kensington, « dans une action interprétée comme agressive » par le commandant de ce porte-conteneur. Ce dernier a prévenu la marine américaine et l’affaire en est resté là.

Ce qui n’a pas été le cas pour le Maersk Tigris, un autre porte-conteneurs battant pavillon des Îles Marshall. En raison d’un litige financier avec le groupe danois Maersk Line, ce bâtiment a en effet été arraisonné, quatre jours plus tard, par des patrouilleurs iraniens. Immobilisé pendant 10 jours dans le port de Bandar Abbas, il a finalement été autorisé à repartir.

Suite à ces deux incidents, l’US Navy avait reçu pour mission d' »accompagner » les navires de commerce battant pavillon américain dans le détroit d’Ormuz. Mais le dispositif mis en place à cette fin a été levé quelques jours plus tard.

Sera-t-il de nouveau en vigueur après une nouvelle tentative d’interception d’un bateau commercial par les gardiens de la révolution iranien? Ainsi, le 14 mai, ces derniers ont tiré des coups de semonce à l’intention de l’Alpine Eternity, un navire-citerne de 180 mètres singapourien qui naviguait dans les eaux internationales du golfe arabo-persique.

Là encore, le motif de cette tentative d’arraisonnement serait lié à un litige : en mars, l’Alpine Eternity serait entré en collision, en mars, avec une plate-forme pétrolière iranienne et Téhéran exige depuis des réparations.

Selon des responsables américains, les patrouilleurs iraniens auraient tiré deux salves de semonce contre le navire citerne. Ce dernier a cependant réussi à gagner le port de Jebel Ali sous la protection de patrouilleurs de la marine des Émirats arabes unis.

Le Pentagone a précisé qu’un bâtiment de l’US Navy croisait à une vingtaine de milles de la position où la tentative d’arraisonnement de l’Alpine Eternity a eu lieu. Le navire-citerne n’ayant pas demandé de l’aide, la marine américaine n’est pas intervenue.

Les incidents navals avec l’Iran « sont un sujet de préoccupation pour nous », a commenté le colonel Steven Warren, le porte-parole du Pentagone. « Nous continuons de surveiller la situation », a-t-il ajouté.

Comme l’Alpine Eternity devra tôt ou tard repasser par le détroit d’Ormuz, il est probable qu’une tentative d’interception par la marine iranienne se produise à nouveau.

Par ailleurs, un cargo, iranien cette fois, chargé de 2.500 tonnes d’aide humanitaire (d’après Téhéran, du moins), est actuellement surveillé par la marine américain. Ce navire navigue le long des côtes du sultanat d’Oman et doit acheminer sa cargaison au Yémen, où des milices chiites contestent le pouvoir du président Abd Rabo Mansour Hadi, soutenu par une coalition de pays arabes. Un embargo sur les armes à destination de ce pays a été décidé par les Nations unies en avril.

Pour les États-Unis, le Shaheed doit décharger ses marchandises à Djibouti, afin qu’elles soient ensuite acheminées au Yémen par les Nations unies. Visiblement, ce n’est pas dans les plans des autorités iraniennes, des dernières voulant que la cargaison de leur navire soit déchargée dans un port yéménite.

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