Après l’accident de Séville, Airbus a de nouveau fait voler un A400M

Le ministre espagnol de la Défense, Pedro Morenes, a annoncé que tous les avions A400M « Atlas » sortis des chaînes d’assemblage d’Airbus ne seraient pas autorisés à voler tant que les causes de l’accident d’un appareil de ce type, survenu le 9 mai, à Séville, ne seraient pas connues.

« Il me paraît évident, par prudence et jusqu’à ce que nous connaissions le résultat de l’enquête, que cela n’aurait aucun sens que les appareils actuellement en production et devant passer par des tests puissent voler sans que l’on sache ce qui est réellement arrivé à l’avion », a-t-il en effet déclaré, le 12 mai.

Actuellement, une vingtaine d’A400M sont en cours d’assemblage et 14 d’entre eux devaient être livrés cette année. Bien évidemment, l’accident de l’exemplaire destiné aux forces aériennes turques va très probablement remettre en cause ce calendrier. « Il est encore « trop tôt pour connaître l’impact que cette décision aurait sur la chaîne de production », a expliqué Airbus. « Nous travaillons étroitement avec les autorités militaires et avec nos clients pour gérer cette situation », a aussi précisé l’industriel.

Le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Malaisie et la Turquie ont décidé de clouer au sol leurs A400M, dans l’attente des résultats de l’enquête en cours. En France, il a été décidé de limiter les vols des 6 A400M de l’armée de l’Air aux missions prioritaires.

Cela étant, déjà que l’A400M a été victime, par le passé, de déboires techniques lors de son développement, notamment au niveau de ses turbopropulseurs et du logiciel (Fadec) qui les contrôle, il est important pour Airbus de ne pas perdre la confiance de ses clients, actuels ou à venir.

D’où le maintien d’un vol d’essai, au départ de Toulouse, de l’un des 3 Atlas appartenant à l’industriel. Histoire d’amplifier le message, le directeur d’Airbus Military, Fernando Alonso, a pris place à bord de l’appareil.

Deux heures après avoir décollé de Toulouse, l’avion a ensuite atterri à Séville à 16h35 (locales) et son équipage a ensuite assisté à un office religieux en la cathédrale de la ville, en hommage à leurs 4 collègues (2 pilotes et 2 ingénieurs)  tués lors de l’accident du 9 mai.

« L’A400M s’est normalement comporté et tous les essais programmés ont été effectués. Ceci est notre hommage (aux victimes) », a commenté M. Alonso, via son compte Twitter.

« Nous voulons montrer à nos clients, aux forces aériennes, que nous avons pleinement confiance dans cet excellent avion de transport », avait affirmé, la veille, Tom Enders, le Pdg d’Airbus, pour expliquer la raison pour laquelle les vols d’essais de cet appareil devaient continuer comme prévu.

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