La présence de militaires belges dans les rues contestée en justice par des associations

En France, au lendemain des attentats commis à Paris, il a décidé de renforcer le dispositif du plan Vigipirate en déployant plus de 10.000 militaires sur le territoire national afin de surveiller les sites sensibles. Jusqu’à présent, cette initiative n’a pas été contestée (du moins, la voix des opposants n’a pas été audible). Ce qui n’est pas le cas en Belgique, où une mesure similaire a été prise, après le démantèlement d’une cellule jihadiste à Verviers, le 17 janvier dernier.

Ainsi, entre 200 et 300 militaires belges ont été mobilisés pour surveiller et protéger, là-aussi, les sites sensibles. Assimilé à une mission de police, ce déploiement est pris en charge, financièrement, par le ministère de l’Intérieur. Le maintien de ce dispositif dépend de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM), lequel l’a prolongé, une fois de plus, jusqu’au 1er juin.

Toutefois, cette décision n’est pas du goût de tout le monde outre-Quiévrain. En effet, plusieurs associations ont annoncé leur intention de déposer une plainte pour contester la présence de ces militaires dans les rues. Car pour elles, cette dernière instaure un « climat de peur permanent et une atmosphère sociale délétère ».

En outre, la Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD) estime que les « militaires ne sont pas habilités à garantir l’ordre public » et que la « normalisation de la présence de l’armée dans les rues fait légitimement craindre qu’il soit fait appel à l’armée durant des moments de tension sociale ou politique, pour contrer les mouvements sociaux ». Cette position est partagée par Vrede vzw, la Ligue des droits de l’Homme et la Liga Voor Mensenrechten.

Aussi, avec l’appui du Progress Lawyers Network, ces organisations entendent s’appuyer sur l’article 43 de la loi de 1998 portant sur l’organisation un service de police intégré en Belgique pour contester le déploiement de l’armée. Toutefois, le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon, a estimé que cette présence militaire « entièrement couverte » légalement et que les soldats sont parfaitement aptes à remplir la mission qui leur a été confiée. « Nous sommes actuellement dans une situation exceptionnelle », a-t-il avancé.

Seulement, ces organisations ont besoin de fonds pour couvrir les frais judiciaires. La CNAPD a ainsi lancé, la semaine passée, un appel aux dons via un site de financement participatif. Près d’une semaine plus tard, ce n’est pas un franc succès : seulement 350 euros ont été obtenus sur les 1.500 demandés.

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