La Corée du Nord prétend avoir lancé avec succès un missile balistique mer-sol

sinpo-20150509Le chef du régime de Pyongyang, Kim Jong-Un, devait assister, ce 9 mai, à la grande parade militaire organisée à Moscou pour commémorer les 70e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie. Finalement, il a décliné l’invitation – qui aurait l’occasion d’être sa première sortie internationale – pour des raisons obscures. Finalement, il est probable que cette décision ait été motivée par l’essai programmé d’un missile balistique mer-sol par l’armée nord-coréenne.

En effet, l’agence de presse officielle KCNA a affirmé que la Corée du Nord avait procédé, avec succès, au lancement d’un « puissant missile stratégiqe sous-marin ». Et d’ajouter que ce dernier avait été développé « à l’initiative personnelle du Commandant suprême de l’Armée du peuple », à savoir Kim Jong-Un. Ce dernier a ainsi supervisé le lancement de cet engin.

« L’armée nord-coréenne possède désormais une arme stratégique de niveau mondial capable de frapper et d’annihiler dans toutes les eaux les forces hostiles empiétant sur la souveraineté et la dignité (de la Corée du Nord) ainsi que de mener des opérations sous-marines », a commenté Kim Jong-Un.

Pour le moment, aucun détails sur la nature de ce missile n’a été donné. Toutefois, il est fort probable que cet essai ait eu lieu au large de la base navale de Sinpo, située sur la côte Est de la Corée du Nord. En octobre 2014, l’institut américano-coréen de l’université John-Hopkins à Washington avait relevé, grâce à des observations satellites, l’existence d’une nouvelle installation susceptible d’être utilisée pour essayer de tirer un missile par un tube de lancement vertical.

Que la Corée du Nord cherche à se doter d’une telle capacité ne serait donc pas surprenant. En revanche, le chemin est encore très long avant de voir arriver des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) nord-coréens. Peu de pays ont réussi, par leurs propres moyens, à concevoir de tels submersibles. Outre les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni et la France, l’on compte la Chine et l’Inde. Or, pour ces deux derniers, la capacité à lancer un missile sous l’eau a été difficile à acquérir.

En effet, l’une des principales difficultés est d’arriver à compenser la perte de masse du sous-marin induite par le lancement d’un missile balistique de plusieurs tonnes. Les ingénieurs nord-coréens ont-ils trouver une solution? À voir.

Par ailleurs, la marine nord-coréenne ne dispose, pour le moment, que de vieux sous-marins d’origine soviétique (classes Whiskey et Romeo), capables d’emporter des missiles de croisière. Cela étant, la Corée du Nord aurait lancé un programme visant à construire de nouveaux submersibles : un exemplaire a justement été repéré, grâce à des photos prises par satellite, à Sinpo. Pour le moment, il est donc difficile d’avoir une idée certaine de ses caractéristiques et de ses capacités. Mais, visiblement, sa conception s’inspire grandement de modèles russes.

Photo : sous-marin classe « Sinpo » (c) 38th North

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