L’effet de l’opération Sentinelle sur le nombre d’atteintes aux biens tend à s’estomper
Début mars, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) s’interrogeait sur le lien possible entre la baisse massive des atteintes aux biens constatée en janvier avec le renforcement du plan Vigipirate, notamment avec le déploiement de 10.000 militaires dans le cadre de l’opération Sentinelle.
Deux mois plus tard, et après avoir analysé les statistiques de février et de mars, l’ONDRP n’est toujours pas catégorique car « les facteurs pouvant influencer les nombres de faits enregistrés sont nombreux et, surtout, certains sont sans rapport avec l’évolution de la fréquence de la délinquance commise ».
Ainsi, en zone police, le nombre de vols a diminué de 10% en janvier 2015 par rapport à a même période de l’année précédente. En février, une nouvelle baisse d’une « intensité singulière », souligne l’ONDRP, a également été constatée (- 6,4% par rapport à février 2014), « sans pour autant atteindre le niveau » de janvier.
En revanche, en mars, et alors que la posture de l’opération Sentinelle a évolué vers un dispositif plus dynamique, « la baisse du nombre de faits constatés de vols en zone police ne présente plus de telles spécificités » et elle « s’établit à – 0,8% par rapport à mars 2014 », indique l’ONDRP.
La tendance est aussi la même s’agissant des faits de vols (tentés ou commis) sur le réseau ferré d’Île-de-France. Le nombre de cas a en effet diminué de 40% par rapport à janvier 2014, avant de progressivement s’estomper à partir du 19 février, pour atteindre -8,4% au cours de la semaine du 19 au 25 mars.
Cela étant, pour l’ONDRP, ces « informations statistiques très détaillées et inédites renforcent la crédibilité du scénario hypothétique proposé, à savoir que l’effet du plan Vigipirate aurait été présent et sans doute très fort en janvier 2015 mais, qu’avec le temps, il se serait réduit progressivement. »
