Centrafrique : Des chefs de groupes armés promettent de relâcher plusieurs milliers d’enfants soldats

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D’après l’organisation non gouvernementale (ONG) britannique Save The Children, il y aurait, en Centrafrique, entre 6.000 à 10.000 enfants soldats, soit 4 fois plus par rapport à décembre 2012, c’est à dire avant la prise du pouvoir par la coalition rebelle de l’ex-Séléka et les violences qui ont suivi.

Plusieurs raisons expliquent l’ampleur de ce phénomène. En premier lieu, des groupes armés enlèvent systématiquement des enfants pour les enrôler de force dans leurs rangs et les contraindre à combattre. Puis, le contexte aidant, certains mineurs rejoignent sciemment ces organisations contre de l’argent, de la nourriture ou pour avoir une protection…Quand ils ne le font pas par esprit de vengeance après avoir perdu des proches.

« Les enfants recrutés sont souvent victimes de violence physique et mentale de la part des combattants adultes et certains ont reçu l’ordre de tuer ou de commettre d’autres actes de violence », soulignait même un rapport de Save The Children, publié en décembre dernier.

Sans doute que cette tendance va commencer à s’inverser. Lors du Forum de Bangui, qui réunit près de 600 participants lors de la semaine de la « réconciliation nationale » (et sous l’oeil vigilant des militaires du 7e Bataillon de Chasseurs Alpins de Varces), les chefs de 8 groupes armés ont pris l’engagement, ce 5 mai, de relâcher plusieurs milliers d’enfants soldats et de cesser tout nouveau « recrutement ».

D’après l’AFP, l’on trouve, parmi les signataires, des représentants de 3 factions de l’ex-Séléka ainsi que ceux de milices anti-balaka.

« Ceci est une étape importante dans la protection des enfants dans ce pays », a commenté Mohamed Malick Fall, représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). « Ce pays est un des pires au monde pour les enfants après deux années de conflit et l’Unicef souhaite travailler avec les autorités locales pour aider à réunir ces enfants et leurs familles », a-t-il ajouté.

Cependant, comme l’a fait remarquer Christophe Boulierac, un porte-parole de l’Unicef à Genève, « aucun calendrier n’a été fixé pour la libération des enfants concernés ». Aussi, a-t-il poursuivi, « soyons prudents, mais cela est un point de départ ». Et d’ajouter : « Les conditions sont là pour nous donner espoir ».

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