Pour l’US Air Force, les drones ne remplaceront pas les pilotes de combat

En avril, le secrétaire américain à la Marine, Ray Mabus, a affirmé que le F-35C serait le dernier avion avec un pilote à bord que l’US Navy achètera ou utilisera et que l’avenir appartient désormais aux drones de combat furtif (UCAV), capables d’effectuer des frappes de manière autonome, comme le prévoit le programme UCLASS (Unmanned Carrier Launched Surveillance and Strike).

Pour la marine américaine, cette évolution s’explique en partie par la nécessité de faire évoluer le concept du porte-avions. Ceux de la classe Nimitz, par exemple, embarque plus de 5.000 marins, avec un coût de fonctionnement élevé (de l’ordre de 6,5 millions de dollars par jour). En outre, il faut sans cesse renforcer leurs défenses à mesure que les menaces anti-navires progressent, notamment en Chine.

« Pour cette raison, le porte-avions moderne viole un principe de base de la guerre : ne jamais introduire un élément que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre », a récemment écrit le capitaine Jerry Hendrix, un officier de marine en retraite.

Seulement, l’US Air Force n’a pas à composer avec ces limites. D’où les commentaires de son chef d’état-major, le général Mark Welsh, au sujet des propos de M. Mabus concernant les drones de combat.

« Bien que l’US Air Force va accroître son recours aux drones, dont certains seront autonomes, le pilote de combat est irremplaçable », a en effet affirmé le général Welsh. « Avoir le cerveau humain pour ‘capteur’ dans le combat est toujours extrêmement important, à notre avis », a-t-il ajouté.

La position de l’USAF est mesurée à l’égard des drones. Pour le général Welsh, il s’agit d’y avoir recours dans certains cas, en particulier pour s’affranchir des « limites du corps humain ». Notamment quand il s’agit d’assurer de longs vols pour des missions de surveillance et de reconnaissance et qu’il est nécessaire de rester pendant longtemps sur une zone déterminée. D’où le remplacement programmé des avions U2 par des RQ-4 Global Hawk ainsi que celui des U-28A [ndlr, des Pilatus PC-12] et MC-12 [ndlr, Beechcraft King Air 350] par des MQ-9 Reaper.

Aussi, pour le général Welsh, le F-35A ne sera pas le dernier avion avec un pilote à bord de l’US Air Force. « Le cerveau humain est un capteur qui est extrêmement important dans le combat  et il ne peut pas être reproduit aussi bien dans les systèmes sans pilote », a-t-il insisté.

« Nous cherchons à définir les capacités d’un avion de 6e génération », a encore précisé le général Welsh. Notamment pour assurer des missions de supériorité aérienne. Pour cela, le « Next-Generation Air Dominance Program » a été lancé avec le concours de l’Air Force Research Labs et la Darpa, l’agence de recherche et de développement du Pentagone. « La supériorité aérienne est une mission. Ce n’est pas une plate-forme, c’est une mission », a fait valoir le chef d’état-major de l’Air Force.

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