La Russie pourrait relancer la production du bombardier stratégique Tu-160 « Blackjack »

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Pour répondre au programme américain qui donnera naissance au bombardier Rockwell B-1 « Lancer », l’Union soviétique lança, en 1975, un projet similaire qui aboutira, en 1981, au premier vol du Tu-160 « Blackjack », un avion supersonique doté d’une voilure à géométrie variable.

Long de 54,10 mètres pour une envergure 55,70 mètres, le Tu-160 Blackjack peut emporter une charge offensive maximale de 40 tonnes (9 tonnes en temps normal), voler à la vitesse de 2.200 km/h et parcourir une distance de 13.200 km. Il est armé de missiles à capacité nucléraire Kh-55 (code Otan : As-15 « Kent ») et Kh-15 (code Otan : As-16 « Kickback »).

Entré en service en 1987, il n’en reste plus qu’une quinzaine d’exemplaires encore actifs au sein des forces aériennes russes. Ces dernières ont entrepris de les moderniser en leur intégrant une avionique rénovée ainsi que de nouveaux radars.

Mais, si l’on en croit Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense, il est question d’aller plus loin encore. « D’ores et déjà il faut déployer des efforts visant non seulement à maintenir en bon état et à moderniser le parc de l’Aviation stratégique, mais aussi à relancer la production des bombardiers lanceurs de missiles Tu-160 », a-t-il déclaré, le 30 avril, après avoir visité l’usine aéronautique de Kazan.

Ainsi, M. Choïgou a fait valoir que, selon lui, le Tu-160 est « avion unique en son genre, qui a devancé son époque de plusieurs décennies et dont les possibilités ne sont toujours pas pleinement utilisées ».

Cette annonce a été faite alors que la Russie a lancé un programme de nouveau bombardier stratégique connu sous le nom – compliqué – de « complexe aérien prospectif pour l’aviation de longue portée » (PAK DA). Le premier vol de cet appareil est prévu pour 2019, avec l’objectif d’entamer les livraisons en 2023-2025.

Les propos de M. Choïgou sont probablement une réponse au projet du Pentagone de placer les B-1 Lancer sous la responsabilité de l’Air Force Global Strike Command, lequel a repris la mission nucléaire de l’US Air Force.

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