Saab exclut de vendre son avion JAS-39 Gripen à l’Argentine

Le 8 avril, l’Argentine et le Brésil ont convenu de renforcer leur coopération militaire, que ce soit en termes opérationnels ou industriels. Et, le ministère brésilien de la Défense a annoncé, dans la foulée, le début de discussions portant sur la vente de 24 avions de combat Gripen NG à Buenos Aires, dont l’aviation est dans un état préoccupant en raison de graves difficultés économiques.

En effet, Brasilia a commandé 36 Gripen E/F auprès de l’industriel suédois Saab, au terme d’un appel d’offres ayant réuni le Rafale de Dassault Aviation et le F/A-18 Super Hornet de Boeing. Le contrat qui ensuite été signé – et qui fait l’objet d’une enquête ouverte par la justice brésilienne – prévoit l’assemblage d’une partie des appareils au Brésil ainsi que d’importants transferts de technologie. D’où la proposition faite à l’Argentine.

Seulement, pour Saab, il est totalement exclu de voir voler des JAS-39 Gripen argentins. Le directeur de la division aéronautique du groupe suédois, Ulf Nilsson, l’a affirmé lors d’une conférence de presse, le 27 avril.

Vendre le Gripen à l’Argentine « n’est pas un projet dans lequel nous sommes impliqués et ce n’est pas ce que nous envisageons à l’heure actuelle », a-t-il dit. « Peut-être que, dans l’avenir, si les relations avec le Royaume-Uni venaient à s’améliorer, ou alors si nous trouvons des composants autres que Britanniques, nous pourrions l’envisager. Mais pour l’instant, ce n’est pas d’actualité », a-t-il ajouté.

Déjà, le Royaume-Uni avait indiqué qu’il mettrait son veto à la vente de Gripen à l’Argentine, pays avec lequel il est brouillé au sujet des îles Falklands/Malouines. En outre, l’avion suédois intégre 30% de composants d’origine britannique, dont le radar à antenne active. Aussi, Londres a les moyens pour empêcher une telle vente.

Et même s’il ne voyait pas d’inconvénient à la vente de Gripen à l’Argentine, Saab a estimé que les avions assemblés au Brésil à cette fin ne pourraient être disponibles qu’à partir de 2022. Soit un délai probablement trop important pour l’état-major argentin.

Aussi, Buenos Aires devra trouver d’autres solutions pour moderniser ses forces aériennes. L’une d’elles pourrait passer par l’acquisition d’avions de combat chinois CAC FC-1… ou bien par la location de SU-24 Fencer auprès de la Russie.

Cette piste, avancée l’été dernier, a refait surface à l’occasion d’une visite officielle de Mme Christina Kirchner à Moscou, l’Argentine et la Russie ont signé une série d’accords bilatéraux portant sur l’énergie, les échanges économiques et… la défense. Les termes de cette coopération militaire n’ont pas été rendus publics.

Les relations entre les deux pays sont au beau fixe : la président argentine a en effet exprimé son soutien à la position de la Russie concernant la Crimée et l’est de l’Ukraine tandis que le Kremlin a dénoncé la militarisation des îles Falklands/Malouines.

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