Le Premier ministre britannique tente toujours de placer l’Eurofighter Typhoon en Inde

Quelques jours avant le voyage en Europe de Narendra Modi, le Premier ministre indien, début avril, l’ambassadeur allemand en poste à New Delhi, Michael Steiner, avait indiqué que le consortium Eurofighter était toujours prêt à fournir des avions de combat Typhoon à l’Indian Air Force (IAF).

« Les gouvernements des quatre pays [participants à ce programme, soit l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne] soutiennent cette proposition parce qu’ils sont convaincus qu’elle est la meilleur en termes de qualité et de prix », avait indiqué le diplomate allemand.

Peu importe que l’Eurofighter Typhoon ait été jugé moins bon que le Rafale, à l’issue de l’appel d’offres M-MRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft) lancé par New Delhi afin de remplacer les antiques MiG-21 de ses forces aériennes! Et que des négociations exclusives, portant sur l’acquisition de 126 appareils ainsi que sur d’importants transferts technologiques (108 avion devaient être assemblés en Inde), étaient alors toujours en cours entre Dassault Aviation et les autorités indiennes…

Ce mauvais coup fit cependant long feu. Quarante-huit heures après les déclarations de l’ambassadeur allemand, le Premier ministre indien, de passage à Paris, annonçait son intention de commander 36 Rafale afin de répondre aux besoins opérationnels urgents de l’IAF.

Fin de l’histoire? Pas du tout. Le Premier ministre britannique, David Cameron, fait partie de ceux qui osent tout (il paraît qu’on les reconnaît facilement). Dans un entretien publié par le quotidien Asian Lite, il a affirmé que le Royaume-Uni serait prêt à aider Hindustan Aeronautical Ltd (HAL) à développer un avions de combat de classe mondiale. « L’offre britannique sur l’Eurofighter Typhoon pour l’Inde est encore sur la table », a-t-il dit. « Ce serait une meilleure affaire que le Rafale », a-t-il ajouté.

Dans le fond, M. Cameron, dont la politique en matière de défense a conduit les forces armées britanniques à des renoncements capacitaires importants, est dans son rôle. Faute de commandes, les chaînes d’assemblage de l’Eurofighter Typhoon pourraient s’arrêter d’ici 2 ans. D’où l’impérieuse nécessité de trouver de nouveaux marchés. Seulement, il y a beaucoup à dire sur cette façon de vouloir imposer un produit dont le client a déjà dit qu’il n’en voulait pas. Ainsi que sur cette volonté de jouer un bien mauvais tour à un pays « allié ». Bref, tout ça n’est pas très « fair play »…

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