La branche syrienne d’al-Qaïda s’empare d’une ville stratégique
Le Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda, et ses alliés du Front islamique ont pris le contrôle, ce 25 avril, de la quasi totalité de la ville de Jisr a-Choughour, qui était l’un des derniers bastions du régime de Bachar el-Assad dans la province d’Idleb (nord-ouest de la Syrie).
Selon un bilan communiqué par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un large réseau d’informateurs dans le pays, les combats ont fait au moins 73 tués au cours des premières 48 heures de l’assaut donné par le Front al-Nosra et ses alliés, dont notamment le groupe Ahrar al-Cham
L’offensive sur aurait commencé par des attaques suicide sur les points stratégiques de Jisra-Choughour. Les intenses combats qui ont suivi ont été marqués par 34 raids aériens menés par les forces loyalistes syriennes, lesquels ont permis, d’après l’agence officielle Sana, de détruire une dizaine de véhicules militaires appartenant aux jihadistes.
Visiblement, cela n’a donc pas suffi, comme cela avait été le cas à Idleb, la capitale provinciale, où les 150 raids aériens furent menés par le régime ne purent empêcher la progression des jihadistes (alors au nombre de 2.000 selon l’OSDH).
Au troisème jour de l’attaque, les informateurs de l’OSDH ont compté au moins 60 cadavres de combattants des forces loyalistes, lesquelles battent donc en retraite. Cependant, des combats ont encore lieu dans certains quartiers situés au sud-ouest de la ville.
Le régime syrien avait brièvement perdu le contrôle de Jirs a-Choughour en juin 2011, après l’attaque de la ville par des rebelles qui étaient surtout des déserteurs des forces armées.
La perte de Jirs a-Choughour est un lourd revers pour Damas étant donné l’importance stratégique de cette ville, située à proxmité de la frontière avec la Turquie mais aussi et surtout de la province de Lattaquié, le fief de Bachar el-Assad. Mais avant que le Front al-Nosra s’y attaque, il cherchera probablement à s’assurer du contrôle total de la province d’Idleb, ce qui passe par la prise de la base d’al-Mastouma et de l’aéroport militaire d’Abou Douhour, qui sont toujours aux mains du régime syrien.
