Soldes : Le successeur du système « Louvois » sera développé par la société Sopra

La société de services informatiques Sopra a été désignée, au terme d’un appel d’offres lancé l’an passé par la Direction générale de l’armement, pour concevoir le futur système de paiement des soldes des armées, en remplacement du désastreux Logiciel unique à vocation interarmées de la solde (Louvois), responsable, encore aujourd’hui, d’innombrables dysfonctionnements dans le versement des salaires des militaires.

L’annonce en a été faite par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors d’une visite au Centre d’expertises des ressources humaines (CERH) de la Marine nationale à Toulon.

Le montant du contrat notifié à Sopra est de 128 millions d’euros. Le marché couvre la réalisation, la mise en service et la maintenance « corrective et évolutive » pendant 10 ans du prochain logiciel de paie des militaire, appelé Source Solde.

« L’attribution de ce marché fait suite à un dialogue compétitif initié en avril 2014. Pendant cette phase, la DGA, en équipe intégrée avec la DRH-MD, a notamment soumis à de nombreux tests les prototypes proposés par les trois sociétés en compétition », explique le ministère de la Défense.

La Marine nationale a été désignée pour mettre en oeuvre Source Solde à partir de 2017… Mais après une période de tests qui seront conduits tout au long de l’année 2016. Si ces derniers sont concluants, alors le nouveau logiciel remplacera Louvois ainsi que le système Solde Air.

« Conformément aux pratiques des programmes d’armement, les équipes du ministère de la Défense resteront fortement mobilisées aux côtés de Sopra pour la réalisation de ce nouveau système de paie », a-t-on indiqué à l’Hôtel de Brienne.

Pour rappel, Louvois avait été développé par la SII Steria. Or, cette dernière a fusionné en janvier 2015 avec Sopra, pour donner naissance au groupe « SopraSteria Group ». En outre, HR Access, filale de cette entité, avait été choisie, dans le cadre d’un consortium réunissant Accenture et Logica, pour concevoir le calculateur de l’Opérateur national de paye (ONP), lequel devait unifier la gestion des traitements des agents de la Fonction publique. Or, ce projet a été abandonné par le gouvernement, après avoir coûté entre 235 et 290 millions d’euros.

En outre, déjà sélectionné pour le projet SIA (Système d’information des armées), Sopra avait aussi été choisi, à la fin des années 1990, pour raccorder les systèmes de gestion de ressources humaines (SIRH) de chaque armée à un logiciel unique de traitement des soldes. Le projet s’était, là aussi, soldé par un échec…

Par ailleurs, le site spécialisé Silicon.fr, qui avait eu vent du vainqueur de l’appel d’offres dès le mois dernier, s’était étonné du choix de Sopra dans la mesure où sa filiale HR Access édite sa propre solution alors que les deux autres concurrents de l’appel d’offres, les tandems Accenture/CGI et Atos/Steria, proposaient un système reposant sur une base SAP, qui est la même que celle des SIRH des armées.

« Notre principale préconisation était de choisir un système de bout en bout unifiant SIRH et paie. Avec le choix de HR Access, il va falloir développer des interfaces reliant les deux progiciels, ce qui va coûter autant que le projet proprement dit », avaint ainsi confié une source interne à Silicon.fr.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]