Afghanistan : Les talibans annoncent leur offensive de printemps

Le mouvement taleb afghan a annoncé, ce 22 avril, le lancement de sa traditionnelle offensive de printemps. Cette dernière coïncide généralement avec le retour de bonnes conditions météorologiques mais aussi et surtout avec la poussé de la végétation, laquelle permet aux combattants de se dissimuler quand il s’agit de tendre des embuscades.

Cette année, le nom de cette opération est « Azm », qui signifie « résolution ». Ce qui ne manque pas de faire penser à la mission « Resolute Support », lancée par l’Otan au début de cette année afin de continuer à fournir un soutien logistique aux forces de sécurité afghanes, après la fin de la sa mission de combat.

Les talibans ont ainsi prévenu que leurs cibles principales seraient « les occupants étrangers », en particulier leurs « bases militaires permanentes, leurs centres de renseignement et diplomatiques. Pour rappel, l’Otan compte encore 12.500 soldats en Afghanistan, dont les 3/4 sont fournis par les États-Unis. Ils comptent également s’en prendre aux responsables afghans ainsi qu’aux forces de sécurité. Enfin, ils ont assuré qu’il épargneraient les civils.

Rien de bien nouveau, donc. Si ce n’est qu’ils ont aussi mis en garde contre les « combattants négligents dont les opérations mèneront à la mort de civils ». Ces derniers seont « punis en vertu de la charia », a averti le mouvement taleb, qui se garde toujours de revendiquer des attentats quand ils ont touché des civils.

A priori, cet avertissement s’adresse surtout aux combattants tentés de rejoindre les rangs du groupe « l’État islamique » (EI), lequel cherche à s’implanter en Afghanistan et au Pakistan. Quelques commandants taliban ont d’ailleurs franchi le pas… Et l’organisation jihadiste a revendiqué l’attentat commis contre une banque à Jalalabab (au moins 33 civils tués, le 18 avril). Son premier sur le territoire afghan.

Quoi qu’il en soit, les forces de sécurité afghanes seront donc en première ligne, sans véritable appui opérationnel de l’Otan. En février, le renseignement militaire américain [ndlr, Defence Intelligence Agency] estimait que les « taliban, al-Qaïda et leurs alliés extrémistes allaient probablement chercher à exploiter le retrait de la coalition [l’ISAF, la force de l’Otan] dans les zones rurales, à mener des attaques très médiatisées dans les grands centres urbains et à étendre leurs refuges ». Le toute avec la crainte de voir al-Qaïda reconstituer ses sanctuaires afghans, détruits lors de l’intervention occidentale consécutive aux attaques du 11 septembre 2001

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