La Russie donne deux mois à la France pour livrer le premier BPC Mistral avant de saisir les tribunaux

À plusieurs reprises, généralement indirectement, des responsables russes ont cherché à mettre la pression sur les autorités françaises pour que le premier des deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral, commandés par Moscou en juin 2011 pour 1,2 milliard d’euros, soit livré au plus tôt.

En novembre 2014, l’agence Ria Novosti avait en effet cité des sources « haut placée ». L’un d’elle avait affirmé que Moscou pouvait attendre la livraison du BPC Vladivostok jusqu’à la fin de l’année dernière tandis qu’une autre, une semaine plus tard, avait donné « jusqu’à la fin du mois avant » l’émission de « réclamations ».

Pour autant, ces déclarations n’ont eu aucun effet, le président Hollande ayant décidé de surseoir, jusqu’à nouvel ordre, à la livraison du BPC Vladivostok étant donné le soutien apporté par la Russie aux séparatistes de l’est-ukrainien. Le navire aurait dû être remis à la marine russe le 14 novembre dernier : il est encore à quai, à Saint-Nazaire.

Alors que le second BPC, le Sebastopol, vient d’entamer ses essais en mer, le directeur général de la société publique Rosoboronexport, Anatoli Issaïkine, vient de fixer une nouvelle échéance pour la livraison du Vladivostok dans un entretien publié le 13 avril par le quotidien Kommersant.

« Pour l’instant, les conditions de l’accord et les cadres temporaires existant nous permettent, ainsi qu’aux Français, de chercher un compromis sans saisir les tribunaux et avoir recours à des mesures fortes », a affirmé M. Issaïkine. « Quand ce délai arrivera à son terme, nous déciderons alors des mesures à prendre », a-t-il ajouté, avant de préciser que « nous avons environ deux mois ».

Mi-mars, selon SputnikNews, le directeur général de Rosoboronexport avait affirmé que, « dans tous les cas, la France rendrait à la Russie l’argent avancé pour les Mistral, voire même paierait une pénalité supplémentaire dont le montant sera déterminé par la Cour d’arbitrage ».

En attendant, pour Paris, les conditions pour la livraison des navires ne sont pas encore réunies. D’autant plus que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a fait état « du renouvellement de combats intenses près de Donetsk et à Chirokiné », situé à 10 km du port stratégique de Marioupol, encore sous le contrôle de Kiev. Et les armes utilisées par les deux camps sont « d’un calibre supérieur à 100 mm ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]