Mise à l’eau d’un nouveau bateau destiné aux opérations de la Marine nationale en Guyane

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L’orpaillage clandestin n’est pas le seul fléau qui affecte la Guyane. La pêche illégale aussi. Le problème n’est pas nouveau : en 2012, une étude de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER), évaluait à 200 le nombre d’embarcations (les tapouilles) venus pêcher illégalement dans les eaux guyanaises.

« Ces pêcheurs, originaires le plus souvent des pays voisins, et navigant sans la moindre autorisation dans les eaux territoriales, se singularisent par une radicalisation de leur comportement, qui se traduit par la destruction de plus en plus fréquente des filets des pêcheurs légaux, voire la confiscation sous la menace de leurs prises, de leur matériel, et du moteur de leur embarcation », avait expliqué, en 2012, Rodolphe Alexandre, le président de la région Guyane, dans un courrier demandant expressément au Premier ministre de prendre « toutes les mesures nécessaires pour éradiquer une bonne fois pour tout la pêche clandestine ».

Pour la police des pêches, la Marine nationale s’appuie sur deux patrouilleurs P400 (« La Gracieuse » et « La Capricieuse »), lesquels seront remplacés, en 2016, par les deux « patrouilleurs légers guyanais » commandés en janvier auprès du chantier naval Socarenam. Et c’est sans oublier les 2 vedettes côtières de surveillance maritime de la gendarmerie maritime (Mahury, Organabo).

Bientôt, ces moyens seront renforcés par un nouveau bateau,  appelé la « Caouanne », du nom d’une tortue marine à carapace aplatie, souvent victime à la fois de la pollution et de la pêche illégale. Cette Embarcation remonte-filets (ERF) de 23,50 m de long, construite selon les normes civiles, a été mise à l’eau le 8 avril au chantier naval Gléhen, son constructeur, à Douarnenez.

Dotée d’une grue légère et d’une aire de travail dégagée, d’un tirant d’eau limité à 1,20 mètre, Caouanne aura donc pour mission de récupérer jusqu’à 20 km de filets de pêche. Ceux de 2.500 mètres, indique la Marine nationale, coûtent entre 10.000 et 12.000 euros. Aussi, leur « récupération par les autorités françaises constitue un important moyen de dissuasion » à l’égard des pêcheurs illégaux.

« Outre la perte financière qui sanctionnera ainsi les illégaux réussissant à prendre la fuite, la mise en œuvre de ce batiment contribuera grandement à la préservation de l’environnement marin, qu’il s’agisse des richesses halieutiques ou de la faune endémique de la Guyane », explique encore la Marine nationale.

À présent, la Caouanne va entamer une série d’essais en mer jusqu’à l’été prochain, pendant que son futur équipage sera formé. Elle rejoindra ensuite la Guyane, via un navire de commerce, et devrait être pleinement opérationnelle dès cet automne.

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