Irak : L’aviation française a participé à un raid aérien mené dans la région de Tikrit

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Quand, le 2 mars, les forces irakiennes ont lancé une offensive pour tenter de reprendre la ville de Tikrit aux jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh), elles n’ont apparemment pas prévenu la coalition internationale emmenée par les États-Unis. Et cela en raison d’un appui fourni par la force al-Qods, une unité spéciale des pasdarans iraniens (Gardiens de la révolution) et de la présence de milices chiites, armées et soutenues par Téhéran.

Depuis, l’opération est au point mort, étant donné que les jihadistes ont eu le temps de renforcer leurs défenses dans la ville. Les États-Unis sont finalement entrés dans le jeu en fournissant des renseignements aux forces irakiennes, bien que, officiellement, il n’est pas question pour Washington de collaborer avec l’Iran dans cette affaire.

En outre, le 24 mars, le Pentagone a indiqué qu’il examinerait toute requête de Bagdad portant sur de possibles raids aériens dans le secteur de Tikrit. « Si les Irakiens en font formellement la demande, nous la regarderons », avait affirmé le colonel Steven Warren, son porte-parole.

Cependant, comme l’avait souligné le général David Petraeus, qui avait su renverser une situation délicate en 2008 lorsqu’il était le commandant des forces américaines en Irak, « cette éventualité soulève de considérables réserves, dans la mesure où elle nous ferait passer, aux yeux des sunnites de la région, pour le soutien aérien rapproché de la Force al-Qods et des milices chiites » irakiennes ».

Mais, visiblement, la coalition internationale est passée outre ces considérations puisqu’elle a mené des raids aériens dans la région de Tikrit, le 25 mars. « Les forces aériennes irakiennes avec les forces aériennes de la coalition, ont mené des bombardements aériens visant les palais présidentiels qui sont le quartier général des dirigeants de l’Etat islamique », a ainsi affirmé un porte-parole du ministère irakien de la Défense.

Ce qu’a confirmé le Pentagone. « Je peux confirmer que le gouvernement irakien a demandé un soutien de la coalition aux opérations à Tikrit. Les opérations sont en cours », a affirmé le colonel Warren, porte-parole du Pentagone.

Et ce raid n’a pas seulement concerné l’aviation américaine… Car la France y a également participé. « Nous avons frappé hier soir dans le cadre d’une mission de la coalition dans la région de Tikrit », a affirmé, à Paris, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA). Ce dernier a tenu à préciser qu’il s’agissait d’une première depuis le début de l’offensive irakienne sur la ville natale de Saddam Hussein.

Pour rappel, dans le cadre de l’opération Chammal [ndlr, nom de la participation française à la coalition internationale], la France a mobilisé le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle (qui met en oeuvre 12 Rafale, 9 Super Étendard Modernisés et 1 E2C Hawkeye), 6 Mirage 2000D en Jordanie, 6 Rafale, un ravitailleur C-135FR et un avion de patrouille maritime Atlantique2 aux Émirats arabes unis ainsi qu’un E3F AWACS au Koweït. En outre, plusieurs détachements d’instruction opérationnelle ont été envoyés à Erbil et à Bagdad.

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