Une attaque contre le musée national du Bardo fait au moins 19 tués à Tunis (MàJ)

tunisie-20150318Depuis l’attentat de Djerba, commis par al-Qaïda en avril 2002, la Tunisie n’avait pas subi d’attaque terroriste avec un bilan aussi lourd. Ce 18 mars, au moins deux hommes armés de Kalachnikovs (voire trois selon les sources) s’en sont pris au musée national du Bardo, lequel est situé à proximité de l’enceinte de l’Assemblée nationale tunisienne, à Tunis.

Les assaillants ont tiré sur des agents de sécurité et des touristes qui descendaient d’un bus avant de se réfugier à l’intérieur du musée et de prendre plusieurs visiteurs en otage. L’attaque a pris fin après l’intervention des forces de sécurité tunisiennes. Au cours de cette dernière, un policier a été tué, de même que les deux terroristes.

Le bilan n’a cessé ensuite de s’alourdir au fil des heures. Au final, l’attaque a fait au moins 22 victimes, dont 20 touristes. En outre, 38 personnes ont été blessées, dont 6 ressortissants français.

Selon Habib Essid, le Premier ministre tunisien, les touristes décédés sont originaires d’Italie, d’Allemagne et de Pologne. Selon les précisions qu’il a données, les assaillants, vêtus d’uniformes militaires, ont ouvert le feu sur les touristes au moment de leur descente d’un bus avant de pourchasser les survivants dans l’enceinte du musée.

Cette attaque n’a pas été revendiquée. Cependant, elle coïncide avec la diffusion, via les réseaux sociaux, d’un message émis par un jihadiste se réclamant d’al-Qaïda appelant à commettre des attentats à Bizerte et à Tunis.

La Tunisie est aux prises avec plusieurs groupes jihadistes, réfugiés dans la région du mont Châambi, entre près de la frontière avec l’Algérie. Les forces tunisiennes y ont lancé une opération en décembre 2012 pour les chasser de ce secteur. Les combats sont parfois très meurtriers, comme en juillet dernier, où 14 militaires tunisiens furent tués de l’attaque de deux postes de surveillance près de Kasserine. Il s’agissait alors de la perte la plus lourde sublie par l’armée tunisienne depuis (1956) la crise de Bizerte, en 1961.

Le principal groupe jihadiste actif en Tunisie est la Phalange Okba Ibn Nafaâ. Liée à al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), elle compte dans ses rangs des vétérans ayant combattu, dit-on, au Nord-Mali. En septembre 2014, elle a apporté son soutien à l’État islamique (EI ou Daesh), sans toutefois lui faire allégeance.

Pour le moment, du moins, aucun groupe armé présent en Tunisie n’a d’ailleurs rejoint l’EI. Parmi ces derniers, et outre la Phalange Okba Ibn Nafaâ, l’on trouve « Les enfants du grand Sahara pour la justice » d’Abdessalem Tarmoun, Ansar al-Charia, impliqué dans l’assassinat des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmen 2013, ainsi que des combattants des « Signataires par le sang » du terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar.

Cependant, l’EI dispose vraisemblement de relais en Tunisie dans la mesure où il est estimé que 3.000 à 4.000 ressortissants tunisiens l’auraient rejoint en Syrie et en Irak. Au moins 500 d’entre eux seraient revenus dans leur pays d’origine.

S’ajoute à cela la proximité avec la Libye, où les groupes jihadistes, dont certains ont fait allégeance à l’EI, sont d’autant plus actifs et en plein essor que la situation libyenne est chaotique.

MàJ-1 : Bilan des victimes revu à la hausse

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