Le missilier MBDA s’attend à des jours meilleurs grâce à l’exportation

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En raison de la baisse des dépenses militaires en Europe et de la réduction des commandes des forces françaises dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 en échange du lancement de nouveaux programmes comme le missile anti-navire léger (ANL) ou le Missile Moyenne Portée (MMP) afin de faire tourner les bureaux d’études, le chiffre d’affaires du missilier MBDA a accusé le coup puisque, de 3 milliards d’euros en moyenne en 2011-2012, il est tombé à 2,4 milliards en 2014.

Pour autant, il n’y a pas lieu de s’en inquiéter car, comme le souligne l’industriel dans le communiqué présentant ses résultats pour l’an passé, le chiffre d’affaires « devrait connaître une remontée significative dès 2015 sous l’effet des prises de commandes exceptionnelles enregistrées ces deux dernières années ».

En effet, MBDA a signé des contrats pour un montant total de 4,1 milliards d’euros en 2014 (contre 4 milliards l’année précédente).

« À 12,6 milliards d’euros à la fin décembre 2014, le carnet de commande représente désormais plus de quatre ans d’activité et permet à MBDA de retrouver les conditions d’une croissance à moyen terme », fait valoir le missilier.

« Ces bonnes performances à l’exportation, nous les devons à une excellente gamme de produits qui couvre tous les besoins en missiles des forces armées et qui a été largement renouvelée ces dernières années grâce au soutien de nos clients domestiques [ndlr, France, Royaume-Uni, Italie] », a commenté Antoine Bouvier, le Pdg du missilier.

« Grâce à son organisation intégrée et son approche partenariale avec les clients domestiques, MBDA parvient à gérer au plus serré les ressources limitées, tout en préservant au mieux les capacités industrielles qui sont nécessaires à nos pays domestiques pour garantir sur le long terme l’exercice souverain de la puissance militaire », a encore ajouté M. Bouvier.

Parmi les prises de commandes enregistrées en 2014, l’on compte notamment un contrat de plus d’un milliard d’euros pour fournir des missiles air-air Meteor destinés à armer les avions Eurofighter Typhoon saoudiens, un autre de 300 millions d’euros portant sur des missiles ASRAAM (air-air de courte portée) pour les chasseurs-bombardiers Jaguar indiens ainsi que la vente du misisle surface-air Sea Ceptor aux forces navales brésiliennes et néo-zélandaises.

L’année 2015 s’annonce aussi prometteuse, grâce au contrat égyptien signé le mois dernier, lequel prévoit l’acquisition de 24 Rafale et d’une frégate multimissions (FREMM) qu’il faut bien armer. En outre, MBDA s’attend au lancement, par la France et l’Italie, de la phase de développement de l’Aster Block 1NT, c’est à dire la prochaine génération du missile antimissile Aster et compte également sur l’intégration des missiles Stom Shadow, Brimstone et Taurus sur l’Eurofighter, ce qui ouvrira « de nouvelles perspectives » à l’exportation pour ses armements air-sol.

« Pour 2015, des décisions structurantes sont attendues pour l’ensemble des filières missiles dans plusieurs pays européens et en particulier dans le segment de la défense antiaérienne élargie et antimissile. Dans ce segment, MBDA a d’excellents produits bien adaptés aux menaces et aux formats des forces européennes », a affirmé M. Bouvier. « Une issue positive de ces décisions sera décisive pour une relance de la coopération et de la rationalisation de l’industrie de défense en Europe et pour la consolidation des capacités de souveraineté dans nos pays », a-t-il ajouté.

En clair, le missilier mise sur le programme polonais de défense antimissile Wisla, pour lequel le consortium Eurosam (MBDA France, MBDA Italie et Thales) a proposé le SAMP/T pour rivalier avec le système américain Patriot.

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