Les nouveaux radars suisses détectent même les vaches

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À la fin des années 2000, l’Allemagne et la Suisse ont commandé de nouveaux systèmes radar pour le contrôle des vols en approche de leurs terrains militaires d’aviation auprès de Cassidian (Airbus DS aujourd’hui).

La solution retenue était alors basée sur un radar primaire (ASR, Airport Surveillance Radar) destiné à la surveillance grand champ aux alentours des aéroports ainsi que sur une radar secondaire pour l’identification automatisée des aéronefs.

« Grâce à une performance de détection extrêmement élevée, même les plus petits objets comme les ULM, les engins volants à faible vitesse tels que les hélicoptères, et même les vols groupés d’oiseaux peuvent être détectés et classifiés de façon fiable. Des algorithmes spécialement développés permettent le guidage sûr des avions, même à proximité des parcs éoliens, ce qui n’est que difficilement réalisable avec les systèmes classiques », explique l’industriel au sujet de son système.

Sauf que, en Suisse, et aussi étonnant que cela puisse paraître, ce dispositif, qui doit équiper les terrains de Payerne, Emmen, Meiringen, Sion et Locarno, détecte même les… vaches.

Ainsi, selon le quotidien Blick, le ministre suisse de la Défense, Ueli Maurer, a fait cette confidence lors d’une audition devant la Commission de la politique de sécurité du National (CPS-N). « Apparemment, cela fonctionne en plaine. Mais en montagne, lorsque par exemple une vache se déplace sur les versants, le radar identifie l’animal comme un objet ennemi, ce qui est ennuyeux », a-t-il dit. Et, toujours selon lui, le constructeur a du mal à remédier à adapter son système à « la situation » suisse.

L’information a été confirmée au journal par Armasuisse, l’agence suisse de l’armement. Le problème a été identifié en 2013 et les derniers essais d’une version corrigée du système, réalisés à l’été 2014, n’ont pas été concluants. Les nouveaux radars devaient être opérationnels à la fin 2016. Désormais, cette échéance a été repoussée de 4 ans de plus.

Toutefois, Ueli Maurer s’est voulu rassurant en affrmant que le projet est maintenant sur « la bonne voie » et qu’il n’engendrera pas de coûts supplémentaires. Et Armasuisse n’a pas dit autre chose. En tout, le montant des investissements liés à ce programme s’élève à 363 millions de francs suisses. Et certains responsables suisses estiment qu’Airbus DS devrait payer des pénalités.

D’après Blick, l’Allemagne, qui a commandé 22 systèmes, connaît le même problème. Aussi, Mme le ministre allemand de la Défense, Ursula von der Leyern, et son homologue suisse ont « dû faire pression » sur l’industriel.

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