Les États-Unis déploient 3.000 soldats dans les pays baltes

L’annexion de la Crimée – dont le président russe, Vladimir Poutine, a admis, lors d’une émission de la chaîne Rossia 1, qu’elle avait été planifiée dès la destitution du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch le 22 février 2014 – et le soutien apporté aux séparatistes dans l’est de l’Ukraine par Moscou font que les trois États baltes craignent d’être à leur tour déstabilisés par la Russie malgré leur appartenance à l’Otan et à l’Union européenne. Et cela d’autant plus que leur histoire avec leur voisin a été mouvementée. Et c’est d’ailleurs pour laquelle ils ont augmenté significativement leurs dépenses militaires cette année.

Cette inquiétude n’a pas été démentie par le commandant adjoint de l’Otan, le général Adrian Bradshaw, qui a récemment évoqué l’éventualité d’une action militaire russe contre ces pays lors d’un colloque du groupe de réflexion londonien Royal United Services Institute (RUSI), ni par le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, qui a parlé d’un « danger réel ».

En outre, en février, les forces russes ont lancé un exercice aéroporté surprise, impliquant 2.000 soldats, dans la région de Pskov, frontalière avec l’Estonie et la Lettonie.

D’où les mesures de « réassurance » décidées par l’Otan en faveur des trois États baltes et de la Pologne et le lancement, en avril 2014, de l’opération Atlantic Resolve, qui est venu s’ajouter à la mission « Baltic Air Policing », laquelle vise à protéger leur espace aérien dans un contexte marqué par un accroissement de l’activité de l’aviation militaire russe dans la région.

C’est ainsi que les États-Unis ont commencé à déployer, pour une durée de 90 jours, 3.000 soldats dans les pays baltes. Les militaires américains participeront à un important exercice multinational qui se tiendra du 17 mai au 6 juin.

« Près de 750 véhicules et équipements sont arrivés par bateau à Riga dans le cadre de ce déploiement de la 3e division d’infanterie américaine », a en outre précisé le colonel Steven Warren, un porte-parole du Pentagone. Il s’agit de chars M1A2 Abrams, de blindés M2A3 Bradley, de véhicules Humvee et d’hélicoptères Black Hawk. Ces matériels (du moins une bonne partie) resteront sur place « tant que ce sera nécessaire pour dissuader la Russie d’une agression », a indiqué le général John O’Connor, en charge des opérations logistiques.

En plus de ces mesures, l’Otan a validé la création d’une force de réaction très rapide, avec 5.000 hommes mobilisables à très court préavis, ainsi que l’implatation de 6 centres de commandement en Europe de l’Est.

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