Pour le chef d’état-major interarmées américain, « larguer un tapis de bombes sur l’Irak n’est pas la solution »

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Il est rare (si ce n’est inédit, c’est à vérifier, ndlr) de voir le chef d’état-major interarmées américain à bord d’un navire français. C’est pourtant ce qui est arrivé le 8 mars. En effet, le général Martin Dempsey a rendu une visite au porte-avions Charles-de-Gaulle, qui navigue actuellement dans les eaux du golfe arabo-persique, où il prend part aux opérations de la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh).

À cette occasion, le plus haut gradé américain a plaidé pour une « patience stratégique » dans le combat contre l’EI, présent en Irak et en Syrie. En clair, il n’est pas question pour la coalition d’en faire plus, alors que Bagdad a demandé, le même jour, davantage de « soutien aérien », notamment pour protéger les sites archéologiques menacés par la folie destructrice des jihadistes, acharnés à vouloir faire table rase du passé.

« Larguer un tapis de bombes sur l’Irak n’est pas la solution », a affirmé le général Dempsey. « Nous avons la responsabilité d’être très précis dans l’usage de notre puissance aérienne », a-t-il ajouté, soulignant qu’augmenter le rythme des frappes « accentuerait les risques pour les populations civiles », ce que ne manquerait pas d’exploiter la propagande jihadiste.

Aussi, « il faut prendre le temps de recueillir des renseignements sur les cibles potentielles », a expliqué le général Dempsey, avant de soutenir que la fréquence des raids dépendait aussi des capacités des forces irakiennes sur le terrain et de la volonté de Bagdad de se réconcilier avec les populations arabes sunnites.

Son homologue français, le général Pierre de Villiers, n’a pas dit autre chose. Pour ce dernier, la coalition doit avoir « des résultats rapides » comme l’exigent « nos sociétés occidentales » tout en agissant « dans la durée » car il faut « reconstruire (…) les forces de sécurité irakiennes » qui seules peuvent « reconquérir sur le terrain le territoire perdu ».

Photo : Le général Dempsey, aux côtés du général de Villiers, à bord du Charles-de-Gaulle (c) EMA/Marine nationale

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