Le président Hollande a salué le succès industriel du Rafale

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Que n’a-t-on pas lu et entendu, au cours de ces dernières semaines, après l’annonce de l’acquisition par l’Égypte de 24 avions Rafale! De quoi faire un bêtisier, tant certains ont multiplié les approximations voire les critiques.

L’une des affirmations qui a été régulièrement reprise dans les médias est qu’il a fallu attendre « 27 ans pour vendre le Rafale à l’exportation ». Le programme ayant été formellement lancé en 1988 (après le premier vol d’un démonstrateur deux ans plus tôt), cela voudrait dire qu’il aurait fallu décrocher le premier contrat alors que l’avion était encore sur la planche à dessins.

En réalité, il aura fallu attendre environ 15 ans pour vendre le Rafale à l’étranger étant donné qu’il a été présenté à son premier appel d’offres au début des années 2000. Alors, il est vrai que l’avion de Dassault a connu quelques déconvenues par la suite, notamment en Corée du Sud et à Singapour (où les jeux étaient faits d’avance, parapluie américain oblige), au Maroc, en Suisse ou encore au Brésil. Mais il faut dire aussi que, ces échecs ont été le fait de considérations politiques et/ou budgétaires, sur fond de concurrence acharnée et que la qualité de l’appareil n’a jamais été remise en cause.

Bref, cela n’a pas empêché Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale de EELV, d’affirmer et de maintenir que le Rafale était un « ratage industriel français » puisqu’il a fallu « 30 ans »  pour en vendre 24 exemplaires à l’Égypte. « On peut s’interroger sur pourquoi on a autant investi autant dans cet avion », a-t-elle aussi ajouté, le 13 février.

Sorte d’Huggy-les-bons-tuyaux pour les affaires économiques, Jacques Attali a même lancé une pique via son blog. « L’opération Serval au Mali a ainsi révélé les failles de nos équipements de renseignement (drones), de logistique (transporteurs), et de ravitaillement en vol, où certains de nos matériels en service le sont depuis plus de 50 ans! Alors que nous dépensons des sommes indues, depuis trop longtemps, pour maintenir la chaine de production du Rafale, pour le seul bénéfice de l’entreprise qui le produit », a-t-il écrit le 9 février. Dommage qu’il ait oublié les 500 sous-traitants qui participent au programme Rafale ainsi que ses principaux utilisateurs, à savoir les aviateurs français! Pour un économiste, cela fait un peu désordre.

On ne quitte pas le domaine de l’économie avec le journaliste Stéphane Soumier, de BFM Business. Sur son blog, il a publié un article intitulé « lâchez-nous avec le Rafale », dans lequel il lance : « on vient de vendre notre dernier minitel, et on va nous en faire l’aventure économique du mois? »

Pour résumer sa pensée, la technologie militaire, en l’occurrence celle concernant l’aéronautique, n’a plus d’avenir (alors qu’elle a des applications dans le civil). Parce que l’avenir appartient à Google et que les Américains l’auraient déjà compris. Il nous avait échappé que Washington avait décidé de ne plus veiller aux intérêts de son industrie de l’armement et d’abandonner le F-35, pour lequel des sommes considérables ont été investies…

Lors du premier déplacement d’un président de la République à l’usine Dassault Avation de Mérignac, le 4 mars, François Hollande a remis les pendules à l’heure. « Je tenais à venir pour saluer, avec Serge Dassault, les dirigeants et les personnels, un succès remarquable, celui du Rafale », a-t-il expliqué.

Lors d’une allocution de 15 mn, le chef de l’État a affirmé que la France a « besoin de grandes filières industrielles et que l’aéronautique en est une des plus brillantes », puisqu’elle assure « 23 milliards d’excédents commerciaux à la France ». Et d’insister : « C’est le plus gros excédent pour l’ensemble de notre économie. Ce qui explique que chaque fois que l’on vend un Airbus ou que, bientôt, on vendra encore un Rafale, ce soit immédiatement une amélioration substantielle de notre balance commerciale ».

S’agissant plus particulièrement du  Rafale, le président Hollande a dit que « c’est un avion exceptionnel » qui fait appel aux « technologies les plus avancées, aussi bien pour les commandes de vol électriques, que pour les multiples systèmes de sécurité, et pour les matériaux utilisés ». Et, a-t-il continué, il a « montré son efficacité partout où il a été utilisé ». Et de rappeler  : « Je me souviens du Mali. C’est avec le Rafale que nous avons pu arrêter les terroristes qui allaient jusqu’à Bamako conquérir un pays ami ».

Le Rafale, a encore affirmé le chef de l’État, a « tous les atouts pour réussir sur la scène internationale. D’où notre fierté. Mais il ne peut pas y avoir de réussite, s’il n’y a pas de participation de tous. C’est la réussite collective et pour un pays, c’est un bon exemple à donner ». En outre, a-t-il conclu, cet avion « participe à la défense de notre pays. Il nous permet d’être respecté partout où nous intervenons en opérations extérieures. Il contribue à la réussite industrielle et technologique du pays. Il permet la croissance et l’activité ».

NB –  À lire ou à relire : « Quand l’émission Spécial Investigation de Canal Plus multiplie les erreurs et les approximations sur le Rafale« 

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