M. Le Drian évoque la « présence intempestive » de bombardiers russes près des côtes françaises

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Voilà plus de 10 jours que deux bombardiers stratégiques russes Tu-95 « Bears », transpondeurs coupés, ont survolé la Manche et, semble-t-il, pénétré à l’intérieur de la Flight Information Region (FIR) sans violer les espaces aériens britannique et français. Les deux appareils ont été interceptés par des Eurofighter Typhoon de la Royal Air Force (RAF), puis probablement par un Rafale de l’armée de l’Air (un compte-rendu de la presse russe parle de Mirage 2000) ayant décollé de Creil.

Côté britannique, l’on n’a pas manqué de parler de cet incident, qui a même donné lieu à une convocation de l’ambassadeur russe à Londres afin d’avoir quelques explications sur le vol de ces deux bombardiers. La RAF a même communiqué sur l’interception des Tu-95 Bear en en publiant les clichés sur son site Internet.

En France, en revanche, cet incident n’a pas suscité de commentaires officiels. Du moins jusqu’à ce que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, soit interrogé sur ce sujet lors du Grand Rendez-vous Europe1/I-Télé/Le Monde du 8 février.

« J’ai constaté en tant que ministre de la Défense cette présence un peu intempestive de chasseurs, d’avions russes, qui sont venus se promener pour des raisons que j’ignore à proximité de nos côtes », a ainsi affirmé M. Le Drian. « Nous leur avons fait savoir que nous les avions vus et qu’il était souhaitable qu’ils se retirent. C’est ce qu’ils ont fait », a-t-il ajouté. « Notre défense aérienne fonctionne bien », a-t-il souligné.

Cela étant, ces bombardiers stratégiques russes ne « tangentent » pas seulement les espaces aériens des pays membres de l’Otan puisque la Finlande et la Suède sont également concernées. Ces vols sont effectués à des fins de « provocation », selon les propos d’un source française relayé par Le Monde. Mais il peut s’agir aussi d’une façon de tester les défenses des pays concernés.

En outre, ces manoeuvres, qui ont commencé bien avant les troubles en Ukraine, ne font pas seulement appel à des bombardiers : des navires ont aussi été sollicités, comme on a pu le voir au large de l’Écosse, à la fin de l’année 2013 ou, plus récemment, dans la région du Gotland.

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