Opération Sentinelle : Des militaires agressés par arme blanche à Nice (MàJ)

Au fil des jours, la liste des incidents liés à l’opération Sentinelle, lancée avec 10.500 hommes sur le territoire nationale au lendemain des attentats des 7 et 9 janvier, s’allonge.

Cette fois, c’est à Nice que trois militaires en faction devant un centre communautaire juif implanté en centre-ville ont été agressés à l’arme blanche par un individu qui venait de descendre d’un tramway.

Deux militaires ont ainsi été blessés, l’un au bras, l’autre au visage. Pris en charge par les services de secours sur les lieux de l’agression, ils ont ensuite été admis à l’hôpital Saint-Roch. Leur pronostic vital n’est pas engagé.

Quant à l’agresseur, armé de deux couteaux, il a pu être maîtrisé. Un autre individu, qui l’accompagnait dans le tramway, a également été interpellé grâce aux caméras de surveillance.

D’après Marcel Authier, le directeur de la sécurité publique des Alpes-Maritimes, il s’agirait d’un « acte prémédité ». Et d’ajouter, dans les colonnes du quotidien Metro : « Quand on s’attaque à des militaires chargés de protéger un lieu sensible, on peut parler d’un attentat ».

« Je dénonce fermement l’agression violente contre les deux militaires et demande des sanctions très lourdes contre la personne interpellée », a réagi Christian Estrosi, le maire de Nice. « C’est un symbole que de voir attaqué ces héros inconnus le même jour où nos honorons les soldats tombés en Espagne. Nous sommes tous attaqués! », a-t-il ajouté, en référence à l’hommage national qui a été rendu ce 3 février aux Invalides aux 9 aviateurs de l’armée de l’Air victimes de l’accident d’Albacete, la semaine passé.

Reste que, selon les derniers éléments disponibles, l’auteur de cette agression, Moussa Coulibaly (ou Koulibaly), était dans les papiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) après avoir été refoulé, la semaine passée, par les autorités turques.

« Cet homme avait attiré l’attention de la Police aux Frontières (PAF) à Ajaccio le 28 janvier car il avait pris un aller simple pour la Turquie », a expliqué une source proche de l’enquête. « Il a donc été signalé sans délai par la DGSI aux autorités turques qui l’ont refoulé », a-t-elle poursuivi. « A son retour, il a été entendu par la DGSI mais son entretien administratif n’a pas permis de recueillir d’informations suffisantes pour judiciariser son dossier », a-t-elle ajouté. La section anti-terroriste du parquet de Paris a été saisie de l’affaire.

Par ailleurs, d’autres incidents ont été rapportés par la presse régionale, au cours de ces derniers jours. À Villeurbanne, où un militaire avait déjà été blessé à l’oeil par un pointeur laser, un homme a été interpellé après avoir menacé des soldats avec une arme de poing (qui s’est révélée factice) et en proférant des injures antisémites.

Dans le Var, à La Seyne, un individu a été interpellé pour des faits plus anciens. Le 12 janvier, il avait foncé, en scooter, sur des militaires en faction devant une synagogue en criant « Kouachi » [ndlr, les auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo]. Un des soldats avait même été frappé au visage.

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