Nouvelle fuite sur la construction du second porte-avions chinois

L’armée chinoise a-t-elle des difficultés pour garder le secret autour de la construction de son second porte-avions ou bien pratique-t-elle la technique communication dite de « l’aguichage » (ou teasing)?

Ainsi, un journal de Changzhou a récemment indiqué que le fabricant de câbles Jiangsu Shangshang venait de remporter un « contrat pour le deuxième porte-avions chinois », en reprenant un communiqué diffusé par l’entreprise elle-même sur un réseau social local.

Or, depuis, ces informations ont disparu, comme par enchantement. Seulement, elles ont été reprises par de nombreux internautes chinois et font désormais le « buzz », qui est une autre technique de communication. L’un de ces leviers est justement de lever un coin du voile sur ce qui est secret…

Ce n’est pas la première fois que des informations concernant la construction d’un second porte-avions chinois font l’objet de fuites. En 2013, des photographies ce qui passait pour être un élément de la coque du futur navire furent mises en ligne. À l’époque, certains estimèrent que les ingénieurs chinois s’étaient inspirés du porte-avions « Ulyanovsk », qui, devant être à propulsion nucléaire, ne vit finalement jamais le jour en raison de la chute de l’Union soviétique.

Plus d’un an plus tard, en janvier 2014, un responsable du Parti communiste chinois de la province du Liaoning évoqua le chantier de ce navire. « Les travaux pour construire le deuxième navire amiral chinois dureront six ans », avait-il dit, lors d’une de l’assemblée populaire provinciale. Sauf que ces propos furent rendus publics par le quotidien Takungpao, qui, publié à Hong Kong, est proche des autorités chinoises.

Les autorités militaires chinoises ont l’habitude de ce genre de communication. L’avion de combat dit de 5e génération J-20 avait quasiment fait l’objet du même traitement. Idem pour le J-31, de conception plus récente. D’abord, elles avaient en effet maintenu le secret autour de ces programmes, avant d’orchestrer quelques fuites et de reconnaitre ensuite leur existence.

Pour rappel, la Chine a mis en service son premier porte-avions, le Liaoning, en septembre 2012. Il s’agit en fait du Varyag, un ex-navire ukrainien, acquis aux enchères en 1998 pour officiellement en faire un casino flottant à Macao. Selon de récentes révélations, Pékin a fait part de son intérêt pour ce bateau dès 1992. Acheté pour 20 millions de dollars (moteurs compris, ce que les autorités chinoises ont toujours nié), il avait fallu 600 jours de mer pour lui faire rejoindre la Chine. Et Xu Zengping, l’homme d’affaires chinois qui a servi d’intermédiaire et qui a financé cette opération, n’a jamais été remboursé.

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