La force Sangaris intervient contre des rebelles de l’ex-Séléka opposés au processus de réconciliation

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Prochainement, un Forum de réconcilitation sera organisé à Bangui. Pour cela, des « consultations à la base » ont été lancées dans le pays, c’est à dire que des équipes de « facilitateurs » font le tour des préfectures afin de recevoir les doléances de la population.

« Dans chaque préfecture, il y aura trois jours de discussions où les équipes vont enregistrer le ressenti des populations, les difficultés auxquelles elles ont été confrontées et les propositions de sortie de crise », a récemment expliqué Anicet Clément Guiyama Massogo, le ministre conseiller à la présidence chargé du dialogue politique et social, sur les ondes de RFI.

Si ces consultations se passent plutôt bien à Bangui et dans l’ouest de la Centrafrique, il en va tout autrement dans les secteurs contrôlés par l’ex-coalition de la Séléka, qui renversa le président Bozizé en mars 2013 et qui est à l’origine de la situation que connaît actuellement le pays.

Ainsi, à Kaga Bandoro, des facilitateurs ont été arrêtés par des combattants de l’ex-Séléka, qui, au passage, a éclaté en différents mouvements ayant pris de nouveaux noms. À Bria, des problèmes ont aussi été relevés. D’ailleurs, dans ses points de situation de l’opération Sangarisl’État-major des armées (EMA), évoque régulièrement une « situation tendue » dans cette ville, connue pour ses ressources de diamants.

« À Bria, l’État peine à assoir son autorité face au Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) [ndlr, nouveau nom d’une branche de l’ex-Séléka] qui cherche à s’implanter au nord de la ville. La situation y est rythmée par des vagues de tension. Ces incidents sont temporisés grâce à l’action de la MINUSCA ainsi qu’au dialogue que la force de l’ONU maintient avec les acteurs locaux », expliquait l’EMA le 15 janvier dernier.

Mais c’est à Ndélé qu’un incident sérieux s’est produit le 29 janvier. Selon le Réseau des journalistes pour les droits de l’homme en Centrafrique (RJDH), un hélicoptère de la Force Sangaris [un Tigre HAD?] a détruit une colonne de 4 véhicules appartenant au FPRC. « Les combattants de l’ex-Séléka ont juste eu le temps de s’échapper avant que les engins ne soient calcinés. Aucun bilan ne peut être établi. Toutefois, le fils du chef de village de Kaga a reçu une balle et est admis à l’hôpital de la ville de Ndélé », croit savoir le RJDH. Ce qui a été confirmé par la suite.

D’après RFI, qui cite des sources militaires françaises, les véhicules en question étaient « chargés à bloc de combattants lourdement armés, 50 à 70 personnes qui prenaient la direction d’une localité de la préfecture où devaient se dérouler des consultations à la base pour les perturber ». Des tirs de sommations ont été effectués. Mais comme ils ont été ignorés et que les rebelles préparaient leurs armes, la Force Sangaris a ouvert le feu.

Par ailleurs, et sans que les autorités de transition centrafricaine en soient informées, le FPRC et le camp du président déchu François Bozizé, qui manipule des milices anti-balaka formés en réponse aux exactions commises par l’ex-Séléka, tiennent des discussions à Nairobi, au Kénya. Les deux parties sont arrivées à un accord de cessez-le-feu (comme en juillet 2014 à Brazzaville), lequel a été rejeté par Bangui.

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