Des attaques de la branche égyptienne de l’État islamique font une trentaine de tués dans le Sinaï

sinai-20150130Depuis la chute du régime d’Hosni Moubarak, en janvier 2011, la région du Sinaï, jusqu’alors démilitarisée en vertu des accords de paix de 1979 entre l’Égypte et Israël, est devenue peu à peu un repaire pour différents groupes jihadistes. Ces derniers ont en outre bénéficié de l’apport d’anciens prisonniers , grâciés par l’ancien président Morsi, issu des Frères musulmans.

Depuis, la situation dans le Sinaï ne s’est évidemment pas arrangée. Les attaques contre les forces de sécurité égyptiennes sont devenues fréquentes et parfois très meurtrières, surtout après la destitution de Mohamed Morsi et son remplacement à la tête du pays par le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, lequel est à l’origine d’une répression sanglante à l’égard des partisans de l’ancien président. Qui plus est, le principal groupe jihadiste, Ansar Beït al-Maqdess, a exprimé son « soutien » à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’État islamique (EI ou Daesh), avant de lui prêter allégeance en octobre dernier.

La première attaque d’envergure a eu lieu en octobre 2013, vers la ville de Rafah, où se trouve le point de passage vers la bande de Gaza : au moins 24 policiers furent tués lors d’une attaque à la roquette contre les deux minibus qui les transportaient. L’attentat avait été attribué à la mouvance jihadiste.

Un an plus tard, Ansar Beït al-Maqdess revendiqua un attentat-suicide à la voiture piégée qui fit 30 tués parmi les militaires égyptiens en poste au nord-ouest d’Al-Arich, le chef-lieu de la province du Nord-Sinaï. En retour, le président al-Sissi décréta l’état d’urgence de 3 mois sur une partie du nord et du centre du Sinaï.

Pour autant, les mesures prises pour réduire la menace jihadiste n’ont pas donné les effets espérés. Ainsi, le 29 janvier, les forces égyptiennes ont une nouvelle fois été attaquées par des hommes appartenant au groupe Ansar Beït al-Maqdess. Là encore, le bilan est lourd puisqu’il y a au moins 30 tués, en majorité des soldats.

Les assaillants ont mené des attaques coordonnées contre les troupes égyptiennes. La principale a eu lieu, là encore, à Al-Arich. Des roquettes ont été tirées sur le quartier général de la police ainsi que sur une base militaire toute proche. Puis, un kamikaze a lancé son véhicule bourré d’explosifs sur cette enceinte de l’armée.

Trois Rafale et une FREMM pour l’Égypte?

Selon des informations publiées par TTU, le président al-Sissi veut absolument doter ses forces armées d’au moins 6 Rafale et de 3 FREMM avant la cérémonie d’inau­guration du nouveau Canal de Suez en août prochain. Seulement, la question du financement pose problème. Une solution « provisoire » serait de couper la poire en deux pour les avions. Aussi, les discussions porteraient, pour le moment, sur seulement 3 Rafale et une FREMM

Quelques minutes plus tard, toujours dans la même localité, les jihadistes ont tiré des roquettes sur un complexe résidentiel où sont habituellement logés des officiers. Au total, cet assaut a fait au moins 25 tués. À Rafah, un soldat a perdu la vie lors de l’attaque d’un point de contrôle à la frontière avec la bande de Gaza. Enfin, à Suez, un policier a été victime de l’explosion d’une bombe.

Au total, une douzaine d’objectifs ont été frappés dans un rayon de 50 km. « Les terroristes ont attaqué plusieurs QG et installations de la police et de l’armée en se servant de voitures bourrées d’explosifs et de roquettes », a indiqué l’armée égyptienne.

Devant la gravité de ces attaques, le président al-Sissi a été contraint d’écourter sa participation au sommet de l’Union africaine, qui se tient actuellement à Addis-Abeda, en Éthiopie.

Pour l’armée égyptienne, ces attaques coordonnées sont des « représailles aux opérations réussies » menées contre les jihadistes. Mais elles montrent aussi que ces derniers sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Pour l’Égypte, le danger est de se retrouver encadrée par l’État islamique, lequel est aussi présent dans l’est de la Libye, en particulier à Derna.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]