La France a prévu d’envoyer 120 conseillers militaires en Irak

Avant les fêtes de fin d’année, le quotidien Le Figaro indiquait que la France envisageait de participer à une mission d’entraînement des forces irakiennes et kurdes dans le cadre de la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) emmenée par les États-Unis et que des éléments des forces spéciales françaises avaient été envoyés à Bagdad pour en « examiner » les détails en liaison avec les autorités irakiennes et les forces américaines. Il était alors question d’un déploiement de « plusieurs dizaines de militaire », voire « davantage ».

Alors que le prolongement de l’opération Chammal (nom de la participation française à la coalition anti-EI) sera discuté le 13 janvier au Parlement, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a livré quelques précisions supplémentaires lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères et des Forces armées du Sénat, le 17 décembre. Le verbatim de cette dernière vient juste d’être publié, ce qui crée un décalage avec l’actualité récente et les attentats qui viennent d’endeuiller la France.

« Les missions de reconnaissance françaises à Bagdad préparent notre participation au programme de conseil et d’assistance », a ainsi confirmé le ministre de la Défense. Cette mission, a-t-il précisé, « mobilisera 120 soldats français aux côtés des forces de sécurité irakiennes et kurdes ». Du moins, si les plans n’ont pas été changés depuis… Pour rappel, les pays membres de la coalition anti-EI avaient convenu, début décembre, d’envoyer 1.500 instructeurs en Irak.

« La stratégie de la coalition est assez simple. Il s’agissait dans un premier temps d’arrêter la progression de Daech par de l’appui au sol. Il faut maintenant former les Forces armées irakiennes et les Kurdes liés par un accord aux autorités de Bagdad pour qu’ils soient en mesure de reconquérir le terrain avec également la nécessité d’intégrer les éléments sunnites qui voudront bien se rallier, ce qui est en cours. L’opération prendra du temps, il est difficile de dire quand l’offensive sera lancée. Nous ne sommes pas dans cette phase, mais il y aura une offensive, probablement dans le courant de 2015 pour reconquérir le territoire », a expliqué M. Le Drian.

S’agissant du porte-avions Charles de Gaulle, qui doit appareiller cette semaine de la base navale de Toulon, son déploiement n’était à l’ordre du jour lors de l’audition du ministre. « C’est une éventualité qui permettrait d’assurer une présence significative mais elle n’est pas d’actualité et nous ne comptons pas, de manière générale, ajouter actuellement des moyens à ceux déjà décidés en Conseil de défense », a-t-il dit. Peut-être que le président Hollande en aura décidé autrement. On le saura lors de ses voeux aux armées, qu’il prononcera à bord du navire amiral de la Marine nationale le 14 janvier.

Par ailleurs, en Syrie, où l’aviation française n’effectue « ni frappes, ni attaques au sol », la France soutient l’Armée syrienne libre. « Nous participerons au programme ‘Train and Equip’ initié par la coalition qui vise à rendre plus opérationnelles ces forces syriennes ‘libres’ qui ne sont assujetties ni à Bachar el-Assad, ni à Daech, ni à Jabat al Nosra, et auxquelles nous fournissons éventuellement de l’armement pour les aider à résister », a affirmé le ministre de la Défense.

Actuellement, l’opération Chammal mobilise 9 Rafale, 1 avion de patrouille maritime Atlantique 2 et un ravitailleur C-135FR. Ces appareils sont mis en oeuvre depuis la base al-Dhafra, aux Émirats arabes unis. Un détachement chasse a également été déployé en Jordanie, avec 6 Mirage 2000D. Enfin, la frégate anti-aérienne Jean Bart a été envoyée dans le golfe arabo-persique.

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