Dix militaires français sont mobilisés au sein d’une cellule de coordination et de liaison visant à lutter contre Boko Haram

Encore une fois, le groupe jihadiste nigérian Boko Haram a fait parler de lui de la plus sinistre des manières. Depuis le début du mois, cette organisation, qui veut instaurer un califat comme l’a fait l’État islamique (Daesh ou EI) en Syrie et en Irak, s’en prend à la localité de Baga, située sur les rives du lac Tchad. Selon Amnesty International, il semble que cette attaque « pourrait être la plus meurtrière à ce jour d’une série d’actions de plus en plus haineuses menées par le groupe ».

« Si les informations indiquant que la ville a été en grande partie rasée et que des centaines de civils (peut-être même 2 000) ont été tués sont exactes, nous sommes en présence d’une escalade sanglante très inquiétante des actions de Boko Haram contre la population civile », a affirmé, le 9 janvier,  Daniel Eyre, chercheur sur le Nigeria à Amnesty International.

Bien équipé, Boko Haram met régulièrement en échec l’armée nigériane. Très actif dans le nord du pays, où il a pris le contrôle de plusieurs localités autour de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, il étend de plus en souvent ses opérations dans le nord du Cameroun, pays que son chef, Abubakar Shekau, a ouvertement menacé dans un message vidéo diffusée il y a quelques jours. Le Niger risque également d’être déstabilisé par cette organisation jihadiste, notamment à cause du flux de réfugiés qu’elle provoque.

Les pays membres de la commission du Lac Tchad (Tchad, Nigéria, Cameroun et Niger) ainsi que le Bénin ont convenu d’améliorer leur coopération militaire afin de contrer Boko Haram. Mais si les décisions sont prises, leur exécution tarde à venir. Aussi, la France leur a proposé une aide, en décembre, en mettant sur pied une Cellule de coordination et de liaison (CCL), accolée au PC de l’opération Barkhane, installé à N’Djamena.

Dans son dernier compte-rendu concernant l’opération Barkhane, l’État-major des armées est revenu sur la création de cette CCL. « Cette structure de coordination et d’échange de renseignement est géographiquement localisée à N’Djamena, au sein de l’emprise militaire française, depuis décembre 2014 », a-t-il commencé par rappeler.

La mission de cette CCL est double, a ensuite expliqué l’EMA. Il s’agit de « favoriser l’échange de renseignements et d’information entre les pays partenaires (Niger, Nigéria, Tchad, Cameroun) » et de  » faciliter la coordination dans l’appréciation de situation que constitue cette menace ». Et l’on apprend que 10 militaires français ont été affectés à cette cellule, aux côtés « des officiers de liaison tchadiens, qui devraient être rejoints sous peu par des officiers de liaison nigériens, camerounais et nigérians ».

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