Un chef de l’Armée de résistance du Seigneur s’est rendu à des militaires américains en Centrafrique

En octobre 2011, les États-Unis ont envoyé une centaine de « conseillers » militaires en Ouganda afin de traquer Joseph Kony, le chef de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), un mouvement rebelle qui serait responsable, selon les Nations unies, de la mort de plus de 100.000 personnes en 28 ans d’existence.

La LRA, dont l’objectif était d’instaurer un régime devant appliquer les 10 commandements bibliques, a été chassée d’Ouganda en 2006. Depuis, ses combattants, dont de nombreux enfants soldats, se sont éparpillés dans les pays voisins, dont la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud et… la Centrafrique.

Malgré les moyens engagés par les États-Unis, lesquels ont été renforcés, l’an passé, par 150 militaires des forces spéciales et 4 appareils CV-22 Osprey, Joseph Kony, qui est en outre recherché par la Cour pénale internationale, reste introuvable. Cependant, ils ont pu mettre la main sur l’un de ses principaux lieutenants.

Si les forces françaises (opération Sangaris) et les casques bleus de la Minusca sont présents en Centrafrique, des militaires américains le sont également. En effet, c’est dans ce pays qu’ils ont mis la main sur Dominic Ongwen, qui n’est autre qu’un des premiers commandants de la LRA. Ce dernier se serait rendu aux troupes qui le traquaient.

« Cet individu s’est identifié sous le nom de (Dominic) Ongwen (…) affirmant avoir fait défection de la LRA », a affirmé Jennifer Psaki, la porte-parole de la diplomatie américaine, dans l’attente d’avoir une confirmation de l’identité de l’homme arrêté. « Si c’était bien Ongwen, sa défection porterait un coup historique à la structure de commandement de la LRA », a-t-elle ajouté.

La confirmation n’a pas tardé à arriver… par la voix du porte-parole de l’armée ougandaise, Paddy Ankunda. « Sa reddition place la LRA dans la plus vulnérable des positions », a-t-il estimé, avant d’apporter quelques précisions.

Ainsi, selon lui, Dominic Ongwen se serait d’abord rendu aux rebelles de l’ex-Séléka à Obo, une localité située près des frontières avec le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo (RDC). Et ce n’est qu’après qu’il a été remis aux forces américaines.

L’on ignore si Washington remettra Ongwen à Kampala. « Nous réglons les formalités », a fait savoir le porte-parole ougandais. Normalement, ce désormais ancien chef de la LRA est attendu par la CPI pour avoir commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

Or, bien que signataire du traité ayant instauré la CPI, l’Ouganda est tenu de livrer Ongwen à la justice internationale. Sauf que le président ougandais, Yoweri Museveni, s’est récemment montré très critique face à cette institution, qu’il a accusée d’être utilisée comme un « outil » par les Occidentaux pour « viser » l’Afrique et « déstabiliser les États africains ». Il doit même déposer une motion lors du prochain sommet de l’Union africaine afin que tous les pays du continent se retirent dude la CPI.

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