Le groupe jihadiste Boko Haram s’est emparé d’une base militaire près du lac Tchad

Située sur les rives du lac Tchad, à 180 km au nord-est de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno (Nigéria), la base de Baga abritait des éléments de la Force multinationale (MNJTF), une structure mise en place dans le cadre d’une coordination régionale entre les forces nigérianes, nigériennes et tchadiennes pour combattre le groupe jihadiste Boko Haram.

Mais il faut désormais en parler au passé. Le 3 janvier, cette base a été conquise par Boko Haram à l’issue de plusieurs heures de combat. Selon un témoin, qui, habitant Baga, a pris la fuite vers Gubuwa, au Tchad, les jihadistes « ont submergé les troupes et les ont forcé à abandonner leur position ».

« Les éléments de Boko Haram ont attaqué la base de la force multinationale à Baga hier matin [03/01]. Et à la fin de la journée, ils en avaient le contrôle, car nos troupes avaient évacué les lieux. Ils ont ensuite pris la direction de la ville de Baga qu’ils ont saccagé, puis ils sont allés à Doron Baga, ils l’ont saccagé aussi », a indiqué Maina Ma’aji Lawan, le sénateur de l’Etat du Borno Nord, dont les propos ont été rapportés par RFI.

En fait, la base de Baga ne comptait que des militaires nigérians au moment de l’assaut de Boko Haram. « Nous avions un effectif très réduit à Baga, ils étaient en position trop vulnérables pour qu’on puisse rester là », a fait valoir Mohamed Bazoum, le ministre nigérien des Affaires étrangères. Apparemment, les troupes nigériennes et tchadiennes ont quitté les lieux il y a plus d’un mois. Et cela alors même qu’il est question de renforcer cette force multinationale…

Mais Boko Haram ne s’est pas contenté de prendre la base de Baga : le groupe jihadiste il s’en est aussi pris à plusieurs localités des environs, forçant de nombreux habitants à trouver refuge au Tchad voisin. En novembre, ses militants avaient déjà égorgé 48 commerçants de Doro Baga, un village de pêcheurs.

« Je ne peux accepter ni concevoir que Boko Haram soit plus équipé que nous, il y’a quelque chose qui ne va pas et qui fait que notre armée abandonne ses positions chaque fois qu’une attaque de Boko Haram se produit », a confié le sénateur Maina Ma’aji Lawan à la BBC.

Peu à peu, le groupe jihadiste, qui a proclamé un califat sur les territoires dont il a pris le contrôle, accroît son emprise sur la ville de Maiduguri, qui est aussi un important carrefour régional. Il est à craindre que, encerclée, elle finisse par tomber aux mains de Boko Haram.

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