L’Irak et l’Iran ont signé un mémorandum d’accord visant à renforcer leur coopération militaire

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Depuis que l’État islamique (EI ou Daesh) a conquis une large portion du territoire irakien, Téhéran apporte une aide militaire à Bagdad, qui bénéficie déjà de l’appui apporté par la coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Ainsi, l’on sait que l’Iran a dépêché des conseillers militaires auprès des forces irakiennes, que l’aviation iranienne a bombardé des positions tenues par les jihadistes près de la frontière et que du matériel a été fourni à l’Irak, dont des avions d’attaque au sol SU-25, probablement mis en oeuvre par des pilotes iraniens.

En clair, les forces iraniennes, en particulier les gardiens de la Révolution (pasdarans), sont très impliquées en Irak. Une preuve supplémentaire en a été donnée avec la mort, annoncée le 28 décembre, du général de brigade Hamid Taghavi, « tombé en martyr » lors d’une mission de conseil auprès de l’armée irakienne à Samarra (110 km au nord de Bagdad), où est situé un important mausolée chiite.

« Certains malades demandent quel rapport y a-t-il entre Samarra et Hamid Taghavi, en quoi ce qui se passe en Syrie et en Irak nous regardent. La réponse est simple. Si des gens comme Taghavi ne donnent pas leur sang à Samarra, nous devons verser notre sang au Sistan(-Balouchistan), à Chiraz, à Ispahan. Si des gens comme le martyr Taghavi ne s’engagent pas en Syrie et en Irak contre les terroristes, l’ennemi cherchera certainement à créer l’insécurité dans notre pays », a déclaré Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, lors des obsèques de ce général des gardiens de la Révolution.

Cela étant, l’Iran et l’Irak ont l’intention d’approfondir encore plus leurs relations militaires. Les ministres de la Défense iranien et irakien ont ainsi signé un mémorandum d’accord à cette fin.

Selon un communiqué officiel publié par Téhéran, il a été « convenu que la coopération se poursuive pour la création d’une armée nationale irakienne afin de protéger l’intégrité territoriale et la sécurité de l’Irak. Et d’ajouter : « Les deux parties ont également insisté sur la nécessité de consultations régulières pour examiner les moyens d’assurer la sécurité de la région. Car le terrorisme n’affecte pas seulement la sécurité en Irak mais également celle de toute la région ». Si son nom n’a pas été précisé, il est bien évidemment question de la Syrie.

Comme l’a d’ailleurs admis le ministre iranien de la Défense, Hossein Dehghan. « L’Irak et la Syre sont aujourd’hui le théâtre d’actions terroristes et tout naturellement l’Iran et l’Irak doivent renforcer leur coopération face à cette menace », a-t-il affirmé, selon l’agence de presse Fars.

Ce renforcement des liens militaires entre l’Iran et l’Irak est susceptible avoir des conséquences sur la livraison d’armes américaines à Bagdad. Les élus du Congrès pourraient en effet être réticents à l’idée de fournir des matériels militaires de pointe aux forces irakiennes.

Pour le moment, ces derniers auront à se prononcer sur une demande du département d’État consistant à honorer une commande irakienne de 175 chars Abrams dans le cadre de « l’engagement américain à soutenir l’Irak comme un partenaire autonome, stratégique et stable à long terme ».

Photo : Un drone Ababil de conception iranienne

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