Nouvelle frappe américaine contre un haut responsable des jihadistes somaliens

La reddition, il y a quelques jours, de Zakariya Ismail Ahmed Hersi, un important responsable des milices jihadistes « shebab », en Somalie, pourrait être moins importante que l’on pouvait le penser. Du moins, si l’on en croit l’organisation terroriste.

« Toutes les informations sur la situation ou les plans militaires qu’il connaissait ont changé depuis qu’il est parti, et donc le soi-disant transfuge n’a aucune information de valeur à offrir à nos ennemis », a commenté la branche somalienne d’al-Qaïda, au sujet de son ancien dirigeant. Toutefois, même s’il a été tenu à l’écart depuis quelques mois, dans doute donnera-t-il quelques renseignements exploitables.

Ce responsable des shebab faisait partie d’une liste de 7 noms publiée en juin 2012 par Washington, qui promettait entre 3 et 7 millions de dollars pour toute information permettant leur capture. Depuis, les rangs de ces individus ainsi désignés se sont éclaircis.

Ainsi, en septembre dernier, et avec la collaboration de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), qui avait quelques comptes à régler avec lui, Ahmed Abdi « Godane », le chef des milices shebab, a été tué par une frappe américaine effectuée dans la province de Basse-Shabelle, à une centaine de kilomètres de Mogadiscio. Depuis, il a été remplacé à la tête de ce mouvement jihadiste par Ahmad Oumar, alias Abou Ubaidah.

Et, le 29 décembre, l’armée américaine a mené un nouveau raid aérien contre un haut responsable de l’organisation jihadiste somalienne, cette fois près de Saakow, dans le sud de la Somalie. « Nous sommes encore en train d’évaluer les résultats de l’opération », a commenté le contre-amiral John Kirby, le porte-parole du Pentagone. Pour autant, l’identité de la cible n’a pas été précisée. Il est fort probable qu’elle figure sur la fameuse liste publiée il y a plus de deux ans.

Cette frappe américaine a été effectué quatre jours après l’attaque, par des miliciens shebab, du quartier général de l’AMISOM, la force de l’Union africaine déployée en Somalie. Cet assaut, conduit dans une zone pourtant ultra-protégée, a fait 4 morts (3 soldats ougandais et un civil).

Les États-Unis suivent de très près la situation en Somalie, pays où, selon des fuites parues dans la presse, ils auraient déployé une centaine de « conseillers militaires » auprès des autorités somaliennes et de l’AMISOM. Ces dernières années, plusieurs opérations américaines ont été menées contre des responsables d’al-Qaïda ou des shebab présents dans ce pays. C’est ainsi qu’Aden Hashi Farah Ayro a été tué en mai 2008, tout comme Saleh Ali Saleh Nabhan (soupçonné d’avoir pris part aux attentats de Mombasa en novembre 2002) ou encore Ali Adbi, alias Anta-Anta.

MàJ-1 : Les autorités somaliennes ont indiqué que la cible du raid américain était Abdishakur Tahlil, un responsable du renseignement au sein des milices shebab. Ce dernier a été tué, de même que deux autres militants. Selon l’Agence de sécurité nationale somalienne, Tahlil aurait remplacé Zakariya Ismail Ahmed Hersi après sa disgrâce.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]