Les plafonds des effectifs militaires pour 2015 ont été fixés

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L’an passé, le ministère de la Défense n’a pas pu supprimer que 850 postes d’officiers sur les 1.000 prévus. Pour 2015, cet objectif a été maintenu, ce qui ne va sans poser quelques problèmes pour les forces armées.

Ainsi, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Jean-Pierre Bosser, a confié ne pas être certain de tenir l’objectif fixé en matière de déflation du nombre d’officiers. Même chose pour son homologue de l’armée de l’Air (CEMAA), le général Denis Mercier.

« Nous sommes très vigilants sur la population des officiers. Autant les aviateurs comprennent la nécessité de diminuer les effectifs, puisque c’est la condition pour continuer à moderniser les capacités – encore doivent-ils voir la modernisation arriver vraiment sur nos parkings –, autant les efforts demandés sur les officiers sont très compliqués », a-t-il expliqué lors de l’une de ses auditions devant les parlementaires.

Le même problème se pose à la Marine nationale. « Pour les officiers, alors que la marine présente aujourd’hui le ratio le plus faible en officiers des trois armées, et dans un contexte où ses futurs équipages resserrés requerront des taux d’encadrement plus élevés, je suis, au moins autant que les autres armées, très préoccupé par le rythme et le volume qui nous sont demandés en termes de déflation. Cet effort ne sera pas sans impact sur l’organisation de la marine pourtant déjà très optimisée », a prévenu l’amiral Rogel, son chef d’état-major (CEMM).

Pourtant, il faudra bien faire en sorte d’atteindre ces objectifs, « dépyramidage » (c’est à dire la baisse du taux d’encadrement afin de réduire la masse salariale) oblige. Selon les arrêtés fixant pour l’année 2015 les plafonds des effectifs militaires publiés au Journal officiel du 27 décembre, les trois armées devront supprimer 695 postes d’officiers au total (le reste des déflations devant impacter les autres services).

Ainsi, le nombre de sous-lieutenants passera de 1019 à 864 (-155). En proportion, il s’agit de la réduction la plus importante, qui traduit aussi une baisse des recrutements. Tous les grades d’officiers sont concernés par la déflation, à l’exception de celui de commandant (+39, avec 4.354 postes ouverts contre 4.315 en 2014). Il y aura 295 lieutenants, 40 capitaines, 189 lieutenants-colonels et 55 colonels en moins en 2015. Les effectifs officiers des trois armées s’élèveront à 26.897 contre 27.592 cette année.

S’agissant des officiers généraux, leur nombre sera quasiment stable par rapport à 2014. celui des généraux de division restera identique (152) tandis que l’on comptera quatre généraux de brigade en moins (203 contre 207 en 2014).

Cette année, les forces armées ont compté 92.211 sous-officiers. Pour 2015, ils seront 90.076. Les suppressions de postes vont surtout concerner les sergents (-1.496). Si leur nombre à l’échelle de solde n°4 va augmenter de 1.023 unités, en revanche, ceux des échelles de solde n°3 et n°2 baisseront respectivement de 1.681 et de 838 personnels (les effectifs de ces derniers passeront de 1.446 à 608).

Pour les militaires du rang, qui seront 79.205 en 2015, la baisse des effectifs sera de 2.877 personnels. Dans le détail, l’effort sera principalement supporté par ceux des échelles de solde n°3 et n°2, avec les suppressions de 1.442 et 1.837 postes.

Par ailleurs, les plafonds des effectifs des ingénieurs des études et techniques de l’armement et des officiers du corps technique et administratif de l’armement ont également été revu à la baisse (-92 au total), de même que ceux des ingénieurs de l’armement (-25). Le Service de santé des armées devra rendre 7 postes, l’effort portant surtout sur les pratriciens en chefs (-49) tandis que le nombre de pratriciens principaux passera de 520 à 565.

Les effectifs du Contrôle général des armées seront aussi quasiment stables. Un poste de contrôleur général sera supprimé (il en restera 57), de même que ce corps comptera 17 contrôleurs des armées contre 18 en 2014. En revanche, il y a aura un contrôleur adjoint des armées en plus, ce qui portera leur nombre à 4.

Enfin, et comme les années passées, le seul corps qui gagnera des postes en 2015 sera celui des ingénieurs militaires de l’infrastructure de la défense, avec 76 personnels supplémentaires, dont 38 ingénieurs, 23 ingénieurs principaux et 14 ingénieurs chefs de 1ere et de 2e classe.

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