Le quartier général des forces de l’Union africaine attaqué par des jihadistes somaliens

Au cours de ces derniers mois, les jihadistes somaliens des milices shebab, affilié à al-Qaïda, ont subi de lourds revers grâce à l’action, notamment, de l’AMISOM, la force de l’Union africaine (UA) déployée en Somalie. Ainsi, ils ont perdu le port de Bulomareer, qui était l’un de leurs derniers bastions, ce qui les a privés de revenus tout en limitant leurs déplacements. En outre, lors d’une opération américaine, leur chef, Ahmed Abdi « Godane » a été tué. Il a depuis été remplacé par Ahmed Umar Abou Oubaïda.

Seulement, les shebab restent encore dangereux, en lançant des attaques particulièrement meutrière au Kenya voisin ou encore en menant des opérations spectaculaires en Somalie, comme cela a été le cas le jour de Noël, contre le quartier général de l’AMISOM, à Mogadiscio.

Ainsi, des miliciens shebab ont réussi à pénétrer à l’intérieur cette enceinte pourtant ultra-sécurisée puisqu’elle est située à l’intérieur du périmètre de l’aéroport de Mogadiscio, lui-même déjà placé sous haute protection.

« Les terroristes, certains vêtus d’uniformes de l’Armée nationale somalienne (SNA) se sont introduits dans le camp de base vers l’heure du déjeuner et tenté d’accéder à des infrastructures essentielles », a expliqué la force africaine, dans un communiqué. « Au cours des combats, trois soldats de l’AMISOM un contractuel civil ont malheureusement perdu la vie », a-t-elle encore indiqué, sans toutefois précisé la nationalité des tués.

Toutefois, la protection de la base prise pour cible est assurée par le contingent ougandais de l’AMISOM. Quant au contractuel tué, l’on ignore encore quelles étaient ses fonctions.

Au cours de cette attaque, revendiquée presque immédiatement par Abdulaziz Abu Musab, le porte-parole militaire des shebabs, cinq assaillants ont été tués et trois autres ont été faits prisonniers.

L’AMISOM est déployée en Somalie depuis 2007. Elle compte actuellement 22.000 soldats. Depuis 2011, et grâce à l’engagement militaire du Kenya et donc à une hausse conséquente de ses effectifs, elle a nettement pris le dessus sur les milices shebab en les chassant de Mogadiscio et de leurs principaux bastions. Ces derniers ne livrent aucun combat frontal, préférant des actions de guérilla et de terrorisme, en particulier dans la capitale somalienne.

D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que les shebab s’en prennent à des cibles très protégées : cela a été notamment le cas en février dernier, avec l’attaque du palais présidentiel. D’où l’hypothèse qu’ils bénéficient de certaines complicités internes, comme l’avait indiqué une note du Combating Terrorism Center de l’académie militaire de Westpoint. Selon cette dernière, les jihadistes somaliens disposeraient d’un réseau clandestin – appelé Amniyat – ayant des ramifications jusqu’au gouvernement somalien.

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