Quelles seront les missions de la future Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS)?

Lors du Conseil des ministres du 17 décembre, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a présenté un décret fixant les attribution et l’organisation de la future Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS), qui succédera à l’actuelle Délégation aux affaires stratégiques (DAS), dirigée par M. Philippe Errera.

La décision de créer cette direction générale a été prise en 2013. Son objectif vise à obtenir une meilleure cohérence de l’action internationale du ministère et de la stratégie de défense, notamment en supprimant les doublons. Ainsi, rien que pour les relations internationales, cette réforme permettra de supprimer 57 postes (ou équivalents temps-plein)

En avril dernier, M. Le Drian avait ainsi expliqué que la DGRIS permettra au ministère de « disposer d’un structure qui soit une force de réflexion et de proposition en matière de stratégie de défense et de prospective, en particulier pour renforcer la préparation, l’actualisation et le suivie du Livre blanc au niveau du ministère ».

S’agissant des moyens, ceux de la DGRIS relèveront du programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense », doté d’une enveloppe de 1,3 milliard d’euros en 2015. Ce poste budgétaire couvre trois actions : la recherche et l’exploitation du renseignement intéressant la sécurité de la France, la prospective ainsi que les relations internationales et la diplomatie de défense.

La DGRIS sera donc constitué non seulement à partir de la DAS mais aussi d’éléments transférés de l’État-major des armées (EMA), de la Direction générale de l’armement (DGA) et du Secrétariat général pour l’administration (SGA). Elle disposera de 209 agents, avec une proportion quasiment égale de civils et de militaires.

Cependant, le chef d’état-major des armées (CEMA) et le délégué général pour l’armement (DGA), devrait conserver sous leur autorité les équipes spécialisées qui leur sont nécessaires pour « réaliser le volet international de leur mission qui n’est pas détachable de leurs attributions », comme l’a expliqué M. Errera, lors d’une audition au Sénat. « Il s’agit, pour le DGA, des activités internationales ayant un impact direct sur la conduite des coopérations en matière d’armement et du soutien aux exportations d’armement (SOUTEX) et, pour le CEMA, de la coopération internationale liée à l’activité opérationnelle des forces et à la garantie de leur sécurité », a-t-il précisé.

Concrètement, le projet de décret devrait fixer au moins 8 missions à la DGRIS. Ainsi, comme l’a expliqué M. Errera, il reviendra à cette dernière de :

  • Piloter et coordonner l’action internationale du ministère en matière de relations bilatérales avec les Etats étrangers, valider les plans de coopération et en superviser le déroulement;
  • Contribuer à la définition des positions de la France au sein des organisations internationales traitant des questions de défense, coordonner, valider et adresser les instructions du ministre destinées aux représentations militaires et de la défense auprès de ces organisations internationales et de promouvoir les positions françaises;
  • Définir la stratégie d’influence internationale du ministère de la défense;
  • Élaborer des études et des propositions en matière de stratégie de défense;
  • Suivre la planification de défense et de veiller, en liaison avec le chef d’état-major des armées, le délégué général pour l’armement et le secrétaire général pour l’administration, à l’articulation entre la stratégie de défense et ses évolutions et la programmation militaire élaborée par le chef d’état-major des armées;
  • Piloter et coordonner l’action du ministère dans le domaine de la lutte contre la prolifération, de la maîtrise des armements et du désarmement;
  • Proposer les orientations en matière de contrôle des exportations de matériels de guerre et assimilés et de biens à double usage et coordonner les travaux du ministère dans ce domaine;
  • Représenter le ministère auprès des autres départements ministériels pour les questions touchant à l’action internationale de défense, à l’exception des activités opérationnelles, de la conduite des coopérations en matière d’armement et du soutien aux opérations d’exportation.

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