Un officier américain condamné pour désertion après s’être engagé dans la Légion étrangère

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Sous-lieutenant à sa sortie de l’académie militaire de West Point, Lawrence J. Franks Jr ne se sentait pas à l’aise dans l’unité médicale de Fort Drum où il avait été affecté. En 2009, et alors que ses camarades se préparaient pour partir en Afghanistan et souffrant de pulsions suicidaires, il prit la décision de partir à Paris afin de s’engager dans la Légion étrangère, sous le pseudonyme de Christopher Flaherty.

Devenu simple légionnaire, il participa à au moins trois mission extérieures (Centrafrique, Djibouti et Mali)  au cours desquelles il s’illustra particulièrement. Il fut même chargé de la sécurité du général Laurent Kolodziej, le commandant de la force Serval en 2013.

« C’est un homme que je n’oublierai jamais et aux côtés duquel je resterai toujours », a dit de lui le général Kolodziej. « Il est plus qu’un soldat né, il est un gentleman né. J’aimerais avoir dix hommes comme lui dans mon équipe et je serais le plus heureux des généraux », a-t-il ajouté, lors d’une vidéo-conférence devant… une cour martiale de l’armée américaine.

Car, nous apprend le New York Times, même si Lawrence J. Franks a connu une riche carrière militaire au cours de ces 5 dernières années, il a eu le tort de ne pas l’avoir accomplie au sein de l’US Army. D’où son passage devant une cour martiale pour « désertion ».

Une fois son contrat de 5 ans terminé, l’ex-officier s’est constitué prisonnier sur une base américaine en Allemagne. Le temps était venu pour lui de « faire face à ses responsabilités » et de retrouver sa famille. Comme il l’a expliqué, devenir légionnaire était, pour lui, un exutoire. « J’avais besoin d’être mouillé et d’avoir froid et faim. J’avais besoin de la vie éreintante que j’ai seulement pu trouver dans la Légion », a-t-il confié au New York Times.

Seulement, pour la cour martiale qui devait le juger, Lawrence J. Franks a surtout manqué à ses devoirs et causé des problèmes à son unité. « Perdre un officier est un fardeau quand un bataillon se prépare à être déployé », a estimé le colonel Michael Loos, son ancien chef.

« Je me sens très mal pour la douleur infligée à ma famille, pour les perturbations à mon unité. Mais je ne regrette pas ce que j’ai fait, rien, en bien ou en mal, parce que ça a sauvé ma vie », s’est défendu Lawrence J. Franks. Mais cela n’a pas suffi à éviter une sanction : le 15 décembre,  il a été condamné à 4 ans de prison et a été révoqué de l’US Army. « Comble du droit, comble de l’injustice », disait Cicéron….

Photo : Lawrence J. Franks, au Mali (contre le mur)

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