La France prête à s’impliquer dans la lutte contre le groupe jihadiste nigérian Boko Haram

Le groupe jihadiste Boko Haram est l’un des plus meurtriers. Actif dans le nord du Nigéria, où son chef, Abubakar Shekau, entend établir un califat, à l’image de ce qu’a fait l’État islamique en Syrie et en Irak, il étend ses opérations dans les pays voisins, notamment dans le nord du Cameroun et déstabilise le Niger, par l’afflux de réfugiés qu’il provoque. En outre, l’armée nigériane semble complétement dépassée par les évènements. D’ailleurs, l’on se demande si la priorité d’Abuja est de lutter contre cette organisation…

Pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, cette « situation (…) est très préoccupante ». Et d’ajouter : « Les actions de violence déployées par Boko Haram sont graves et porteuses de risques pour toute la zone ». Et cela d’autant plus que, comme l’a indiqué le quotidien Le Figaro, la semaine passé, il y aurait désormais des connexions avec les groupes jihadistes de la bande sahélo-saharienne (BSS), en particulier avec al-Mourabitoune. Il serait question d’échanges informels, comme sur les moyens de fabriquer des engins explosifs improvisés. Mais selon une source militaire, il n’y aurait pas (encore) de coopération opérationnelle.

Face à cette menace, les pays concernés, notamment ceux de la commission du Lac Tchad (plus le Bénin) se sont promis de coopérer plus étroitement. Et la mise sur pied d’une force interrégionale, avec 2.800 hommes, a même été avancée. Seulement, aucune avancée tangible n’a pu être constatée depuis.

Comme avec la création du G5 (Mauritanie, Tchad, Mali, Niger, Burkina Faso), un groupe visant à coordonner les efforts contre les groupes jihadistes de la BSS, la France a proposé d’en faire de même avec les pays riverains du Lac Tchad en mettant sur pied une CCL (Cellule de coordination et de liaison), laquelle serait accolée au PC de l’opération française Barkhane, installé à N’Djamena.

Et c’est ce qu’a indiqué M. Le Drian lors du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique de Dakar (Sénégal). « Les quatre pays frontaliers (du Nigeria) ont fait valoir leur intention de mobiliser des unités militaires pour combattre Boko Haram », a-t-il relevé. « S’ils ont besoin de soutien organisationnel, d’ingénierie, de commandement et d’inter-opérabilité, c’est ce que la France leur propose dans le cadre du comité de liaison », a-t-il affirmé.

Aussi, il n’est absolument pas question d’une intervention française au Nigéria mais de mettre à la disposition des forces régionales une dizaine de conseillers militaires affectés au QG de Barkhane à N’Djamena, la capitale tchadienne n’étant qu’à une soixantaine de kilomètres de la frontière nigériane.

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