La DGA lance l’évaluation en condition opérationnelle de SYSIPHE

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La Direction générale de l’armement (DGA) a confié à l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA) un marché d’une durée de 44 mois visant à évaluer en condition opérationnelle le démonstrateur aéroporté franco-norvégien SYSIPHE (Système Spectro Imageur de mesure des Propriétés Hyper spectrales Embarqué).

L’ONERA développe ce système depuis déjà quelques temps. Il s’agit d’un moyen de recueil de renseignement basé sur la prise d’images hyperspectrales. Le principe est de capturer et de superposer une centaine d’images d’une même scène dans plusieurs dizaines de longueurs d’onde (qui correspondent à autant de « couleurs »). Cela permet ainsi d’obtenir des informations sur les propriétés physiques des objets ainsi observés.

Par exemple, il est difficile de repérer un char camouflé dans la végétation (pour peu qu’il ne soit pas peint en blanc). Avec SYSIPHE, il sera possible de détecter sa peinture puisqu’elle apparaîtra différemment du feuillage. Il sera également possible de remarquer des agents chimiques ou encore, comme le souligne la DGA, « caractériser des sols ou employer ces capacités en matière d’océanographie, que ce soit pour des besoins de défense ou des applications civiles ».

Ce système est composé de deux instruments embarqué : ODIN, pour les domaines visibles et proche infrarouge, fourni par la Norvège et Sieleters, pour les bandes infrarouge II (MWIR) et III (LWIR) développé par l’ONERA, en partenariat avec de nombreuses PME. Il compte aussi une station de traitement et d’archivage des données au sol.

Sur son site Internet, l’ONERA avance que SYSIPHE, développé dans le cadre d’une étude amont de la DGA, est le système « le plus performant en Europe, avec une fauchée de 500 m de large pour une résolution spatiale de 50 cm, selon plus de 500 bandes spectrales ».

La première campagne d’évaluation de ce système se tiendra à Canjuers, à l’été 2015, en collaboration avec la Norvège et sous la responsabilité de la DGA. Cette dernière précise que les « scénarios utilisés correspondront à des problématiques militaires, comme la détection de cibles camouflées ou la discrimination entre des cibles et des leurres » et que ces essais permettront à terme « d’évaluer le potentiel de l’imagerie hyperspectrale pour la défense, en particulier comme source de renseignement et d’appui aux forces ».

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