Le Pakistan veut doper ses exportations d’armes grâce à l’avion JF-17 Thunder

En 1995, la Chine et le Pakistan signèrent un protocole d’accord afin de développer et de produire conjointement un nouvel avion de chasse. Ce qui donna naissance, en 2003, au FC-1 Xiaolong pour les militaires chinoises et au JF-17 Thunder pour leurs homologues pakistanais. Il s’agissait pour les uns de remplacer les Chengdu J-7 (une copie du MiG-21) et, pour les autres, de trouver un successeur aux Mirage III/5.

Présenté comme un avion multirôle (attaque au sol, interception, reconnaissance, le FC-1/JF-17, qui peut en outre utiliser une large gamme de munitions, est assemblé par le Pakistan Aeronautical Complex (PAC) et la Chengdu Aircraft Corporation (CAC). Côté performance, il peut voler à une altitude de 17.000 mètres, à la vitesse maximal de Mach 1,6, grâce son moteur Klimov RD-93 de facture russe.

Étant très dépendant de l’extérieur pour ses importations d’armements, le Pakistan espère justement retourner la tendance en misant notamment sur le JF-17. Il s’agit pour Isamabad de faire rentrer des devises étrangères dans les caisses et donner un bol d’air à son économie.

D’un prix bas (on parle de 13 à 14,6 millions de dollars l’unité), le JF-17 pourrait en effet séduire une clientèle qui n’a pas les moyens de s’offrir des avions de combat technologiquement plus avancés. Cet appareil a connu des évolutions au cours de ces dernières années (on en est à la version Block III), avec désormais une capacité d’être ravitaillé en vol et une avionique modernisée.

Un bémol toutefois : bien que les forces aériennes pakistanaises en sont équipées et qu’elles sont régulièrement sollicitées pour bombarder les insurgés des zones tribales frontalières avec le Pakistan, il n’a que rarement connu le feu ces derniers mois, les F-16 étant systématiquement engagés dans ce type de mission.

Lors du salon IDEAS, organisé à Karachi, la semaine passée, le patron de PAC, le maréchal Javaid Ahmad, a indiqué que plusieurs pays sont intéressés par le JF-17. Et cela, sans les préciser. L’on sait cependant que le Nigéria en fait partie. Et aussi que l’Argentine a manifesté son intérêt en 2013, en laissant entendre qu’il pourrait être rebaptisé « Pulqui-III ». Mais à vrai dire, Buenos Aires est dans le flou pour la modernisation de son aviation de combat (récemment, il était question d’acquérir des Gripen assemblés au Brésil).

Outre le JF-17, le Pakistan mise aussi sur son char lourd al-Khalid, lui aussi fruit d’une coopération avec la Chine puisque, produit par Heavy Industries Taxila (HIT), il est dérivé du MBT-2000. Doté d’un canon de 125 mm et d’une masse de 45 tonnes, il a déjà trouvé preneur à l’exportation (Bangladesh, Birmanie, etc). Là, Islamabad espère le vendre à l’Arabie Saoudite…

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