Des femmes officiers filmées dans leur intimité à bord d’un sous-marin américain

En 2010, l’US Navy a pris la décision d’autoriser ses personnels féminins à servir à bord de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). Jusqu’alors, des restrictions avaient été imposées en raison de la promiscuité inhérente à ce type de navire. Un argument balayé par Ray Mabus, le secrétaire américain à la Marine. « La présence de femmes à bord des bâtiments de surface a démontré que la cohabitation entre les deux sexes était possible dans les espaces restreints », avait-il fait valoir.

Seulement, tout dépend du comportement des uns et des autres. Et c’est ce qu’illustre le scandale qui secoue l’équipage de l’USS Wyoming, un SNLE habituellement basé à Kings Bay (Géorgie). Ainsi, un quartier-maître de première classe âgé de 24 ans fait l’objet d’une enquête ouverte par le Naval Criminal Investigative Service (NCIS). Pourquoi? Parce qu’il a filmé, à leur insu et dans leur intimité, au moins trois femmes officiers affectées à bord du sous-marin en question.

Mais ce sous-marinier a fait plus que filmer : il a diffusé les vidéos de ses victimes dans le plus simple appareil. C’est d’ailleurs ainsi que l’affaire a éclaté en novembre. Toutefois, la marine américaine n’a pas donné beaucoup de précisions au sujet de l’enquête en cours, ouverte pour « violation de la vie privée ».

Ce scandale survient alors que l’embarquement des 6 premières femmes à bord d’un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de la classe Virginia est prévu en janvier prochain.

Cela dit, tout est question de comportement. Ce sous-marinier pervers aurait pu tout aussi bien faire la même chose à bord d’un navire de surface ou dans les locaux de la base navale de Kings Bay. Et, généralement, la cohabitation entre personnels féminins et masculins dans les sous-marins se passe bien. Tout est question d’intelligence et de savoir-vivre.

En avril dernier, le quotidien Libération avait interrogé Janine Asseln, une femme officier de 27 affectée à bord du sous-marin U31 de la Deutsche Marine. « Au début, il faut s’habituer. C’est très étroit, on n’a pas beaucoup de place et il faut s’adapter aux habitudes des autres. Je suis avec 27 hommes, et dans les dortoirs, on est cinq. Chacun a sa couchette et son sac de couchage, mais c’est tout. Ma seule intimité, c’est un rideau que j’accroche devant la couchette pour me changer. Ou alors on s’enferme dans les toilettes, mais il n’y en a que deux, donc on n’a pas beaucoup de temps. Evidemment, c’est parfois fatigant de rester longtemps dans un si petit espace, mais on s’entend bien, on regarde souvent des films ensemble, on se connaît de mieux en mieux et on devient amis », avait-elle raconté au sujet de son expérience.

En France, les premières femmes affectés à bord d’un SNLE partiront en mission à partir de 2017. Leur formation doit débuter dès l’année prochaine.

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