Otan : Une force intérimaire de réaction « très rapide » sera sur pied dès 2015

Lors du dernier sommet de l’Otan, en septembre, il a été convenu de créer une nouvelle force très réactive, une sorte de « fer de lance » (spearhead), avec 4.000 hommes, dans le cadre d’un Plan de réactivité (Readiness action plan, RAP). Cette nouvelle unité doit être mobilisable à très court préavis, avec la capacité d’engager un bataillon dans les 2 jours et une brigade dans les 5 à 7 jours.

La décision de créer ce « fer de lance », en plus de la Nato Response Force (NRF), a été motivée par les événements en Ukraine, lesquels ne sont évidemment pas de nature à rassurer les anciens pays du bloc de l’Est, désormais membres de l’Otan, sur les intentions de leur voisin russe. Mais il n’y a pas que cela : il est aussi question de parer éventuellement aux menaces jihadistes sur le flanc sud de l’Alliance, la Turquie partageant une frontière avec la Syrie et l’Irak.

Les premières troupes de cette force très réactive devraient être opérationnelles dès le début de l’année 2015, a indiqué, ce 1er décembre, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan. En fait, il s’agira d’une « force intérimaire avec un niveau très élevé de réactivité ». Et d’ajouter : « Ceci fera qu’on sera encore plus prêts à dissuader et à nous défendre contre les crises qui peuvent émerger à nos frontières ».

La composante terrestre de cette force intérimaire sera fournie par la Norvège, l’Allemagne et les Pays-Bas (ndlr, la 10e Brigade aéroportée néerlandaise sera intégrée à une unité de réaction rapide de la Bundeswehr, la Division Schnelle Kräfte).

À vrai dire, l’on est encore dans le vague au sujet de cette force. Aussi, pour l’ambassadeur américain auprès de l’Otan, Douglas Lute, il s’agira d’un « bataillon test » (test bat). « Il faut tester la logistique, les structures de commandement et voir comment cette force intérimaire recevra ses ordres du général qui commande les forces alliées en Europe, Philip Breedlove », a-t-il expliqué.

D’autres détails restent encore à régler, comme la manière dont les coûts de ce « fer de lance » seront partagés entre les Alliés. « Nous n’avons pas décidé où la facture allait être imputée », a affirmé M. Lute. « Des forces de cette taille et avec une telle réactivité ne sont pas bon marché », a-t-il prévenu.

Cela dit, ce n’est pas la première fois que l’Otan disposera de forces très réactives : de 1960 à 2002, l’organisation pouvait compter sur l »Allied Command Europe Mobile Force – Land » (ACE Mobile Force-Land or AMF(L)), qui, dans un format « brigade », avait pour mission de « de démontrer la solidarité de l’Alliance, sa capacité et sa détermination à résister à toutes les formes d’agression contre » un de ses membres.

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