Des marins américains agressés par des nationalistes turcs à Istanbul

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Trois marins américains ont été agressés, le 12 novembre, par une vingtaine de militants de l’Association de la jeunesse turque (TGB), un groupuscule nationaliste, alors qu’ils étaient en escale à Istanbul après avoir participé, à bord du destroyer USS Ross, à des manoeuvres en Mer noire.

Les assaillants, qui brandissaient un portrait de Mustafa Kemal Atatürk et des drapeaux turcs, ont d’abord agressé verbalement ces trois marins, puis ont essayé de leur recouvrir la tête avec un sac. Avant l’arrivée de la police, ils ont scandé les slogans « Yankee Go Home! », « À bas l’impérialisme américain », « Quittez notre pays ». Les militaires américains ont pu rejoindre leurs camarades sains et saufs.

Visiblement, ces militants nationalistes entendaient se venger d’un incident ayant eu lieu en 2003 entre les militaires américains et des membres des forces spéciales turques. Ces derniers avaient été arrêtés dans le nord de l’Irak alors qu’ils livraient des armes à un groupe turcophone, près de Souleymanieh . Au cours de leur détention, des sacs leur avaient été mis sur la tête, ce qui choqua, à l’époque, l’opinion turque.

Dans un communiqué, TGB a expliqué qu’il s’agissait de protester contre « l’impérialisme » américain au Moyen Orient et dans d’autres régions du monde.

L’agression de ces 3 marins a fait l’objet d’une vive protestation de l’ambassade des États-Unis en Turquie, la qualifiant d’acte « épouvantable ». Mais « nous sommes sûrs qu’une large majorité de Turcs condamnerait avec nous une action qui contrevient à l’hospitalité traditionnelle turque », a-t-elle ensuite ajouté. Quant à l’équipage de l’USS Ross, il lui a été interdit de quitter le navire, jusqu’à son départ, prévu ce 13 novembre.

De son côté, le ministère turc des Affaires étrangères a condamné une « attaque totalement inacceptable ».

Ce n’est pas la première fois que ces militants nationalistes turcs font parler d’eux de cette manière. L’an passé, ils avaient en effet aussi agressé les militaires allemands chargés de mettre en oeuvre deux batteries antimissiles « Patriot », déployés le long de la frontière turque dans le cadre de la mission de l’Otan « Active Fence ».

Cet incident est survenu alors que les relations entre Ankara et Washington sont crispées, notamment en raison de l’attitude des autorités turques avec l’État islamique (EI ou Daesh). Récemment, le vice-président américain, Joe Biden, avait accusé la Turquie de faire preuve de « complaisance » à l’égard des jihadistes, avant de mettre un peu d’eau dans son vin.

Membre de l’Otan, la Turquie accueille sur son territoire plusieurs unités militaires américaines, notamment sur la base aérienne d’Incirlik. Toutefois, cette dernière ne peut pas être utilisée pour mener des actions offensives contre l’EI, que ce soit en Syrie ou en Irak.

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