BPC/Russie : « Une décision définitive interviendra le moment venu », selon M. Le Drian

Interrogé sur la livraison du Vladivostok, le premier Bâtiment de projection et de commandement (BPC) commandé par la Russie en 2011, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a en quelque sorte botté en touche, lors de la séance des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale.

Normalement, la livraison du navire aurait dû avoir lieu en octobre, au chantier naval STX France, à Saint-Nazaire. Puis, avec les événements en Crimée et en Ukraine et les pressions de certains alliés de l’Otan, les autorités françaises ont d’abord compté sur une évolution favorable de la situation afin de pouvoir remettre le Vladivostok à la marine russe sans faire trop de vagues.

Seulement, d’amélioration dans l’est de l’Ukraine, il n’y en a pas… Pire même, la situation s’aggrave. Du coup, Paris reporte le moment de prendre une décision, sachant qu’il faudra rembourser la partie russe en cas de non livraison du navire et sans doute payer des pénalités.

Dans le même temps, DCNS a envoyé une lettre à Moscou pour inviter des officiels à la cérémonie devant marquer la remise du Vladivostok à la marine russe, prévue pour le 14 novembre. Selon l’Obs, les cartons d’invitation ont même été expédiés, de même que le programme de la journée. Sauf que c’était aller un peu trop vite en besogne… et le directeur de projet chargé des navires Mistral au sein du groupe français a été prié de faire ses cartons.

Lors du dernier salon Euronaval, M. Le Drian avait indiqué que la décision de livrer ou pas le Vladivostok allait être prise courant novembre, sachant que le Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (Cieemg) devait se réunir le 13. Nous y sommes… Et des convois d’armes lourdes sont signalés presque quotidiennement par l’OSCE dans l’est de l’Ukraine, précisément dans les bastions tenus par les séparatistes pro-russes.

Aussi, il faudra encore patienter pour connaître les intentions de Paris. « La livraison devrait arriver prochainement, sauf que la société DCNS a indiqué qu’elle ne disposait pas aujourd’hui de l’autorisation gouvernementale d’exportation nécessaire pour que le transfert ait lieu. Et donc aucune date de livraison ne peut être fixée à ce stade », a affirmé M. Le Drian. « En effet le président de la République l’a rappelé, une décision définitive interviendra le moment venu, et il appréciera dans toute sa responsabilité la décision qu’il doit prendre. Ce n’est pas une décision simple », a-t-il poursuivi.

« Avant cette échéance, qui est nécessaire pour la livraison et pour l’exportation du premier bâtiment, l’exécution du contrat se poursuit. Toute initiative supplémentaire n’a pas de sens et croyez bien que le moment venu, la France assumera ses responsabilités », a encore fait valoir le ministre. En clair, il est urgent d’attendre.

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